Page 476 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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beaucoup plus de rapports qu'avec Samuel, l'intelligence que nous en aurons
ne fera que croître. On peut dire qu'il y a entre eux les mêmes rapports
qu'entre les Evangiles et les Actes.
Le Pentateuque raconte les oeuvres du grand législateur et les lois sur
lesquelles devait reposer toute l'ancienne économie. Josué raconte l'histoire de
l'établissement du peuple de Dieu, conformément aux promesses qui lui ont été
faites. Le livre des Juges montre la corruption faisant de bonne heure irruption
dans le sein de l'ancienne Eglise.
Les Evangiles, de même, sont l'histoire du grand Prophète et des principes sur
lesquels devra reposer son Eglise. Les Actes racontent l'établissement de cette
Eglise, conformément aux promesses de son Fondateur. Les Epîtres nous
montrent, comme le livre des Juges, l'infidélité se faisant jour dans l'Eglise. En
étudiant et en comparant ces différents livres à ce point de vue, les rapports
des deux dispensations et les différences qui les séparent apparaîtront plus
clairement. Qu'on étudie le rituel de la loi dans l'incarnation et dans la mort de
Christ, que l'on compare les luttes et les victoires des Juifs avec celles de
l'Eglise, ces dernières seront toujours relevées par le contraste. Le génie et
l'esprit de l'Evangile, le caractère et la dignité du Sauveur apparaîtront plus
glorieux. Il résuma en sa personne les triples fonctions de législateur, de prêtre,
et de chef, qui furent remplies par Moïse, Aaron et Josué, chacun de ces
hommes ayant été dans son temps, et pour sa part, un type de celui qui devait
venir.
.
§ 41. Le livre des Juges.
- La tradition juive attribue ce livre à Samuel; mais
elle ne saurait décider entièrement la question qui reste incertaine. On peut
conclure de différents passages du livre même qu'il fut écrit depuis
l'établissement de la monarchie (XIX, 1; XXI, 25) et avant le règne de David (I,
21. 2 Sam., V, 6-8). La maison de Dieu (XX, 18), comme dans Josué, IX, 23,
désigne donc simplement le tabernacle, et la captivité, dont il est parlé XVIII,
30, désigne quelqu'une des servitudes contemporaines; voyez Ps. LXXVIII, 60,
61, où la même expression est employée.