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Or c'est bien là ce qui est; tout ce qu'on vient de supposer était bien en effet le
but, l'objet de la loi, quoiqu'on puisse, si l'on veut, le présenter aussi sous
d'autres points de vue. La loi est-elle un code moral ? Elle nous enseigne nos
devoirs envers Dieu et envers les hommes. L'envisagerons-nous comme un
ensemble d'observances rituelles? Elle nous montre nos fautes, elle nous fait
sentir la sainteté de Dieu, elle nous fait entrevoir la croix. Est-ce une
institution civile ? Elle règle le culte d'un roi invisible, elle isole les Juifs au
milieu des nations, elle fortifie l'amour fraternel. Comme révélation de la vérité,
comme religion objective, elle abonde partout en riches enseignements. Comme
ombre des vérités qui doivent être révélées plus tard, elle ranime la piété, elle
sanctifie et rend plus profonds les sentiments religieux, elle développe la
religion subjective. Si nous la considérons comme un document historique, elle
renferme le trésor des traditions anciennes et des plus anciens souvenirs du
monde, elle les conserve religieusement en écartant tout ce qui les pourrait
altérer, mais rappelant toujours que c'est l'intelligence spirituelle de ces vérités
qui, seule, est essentielle au salut. On peut envisager la loi sous ces différents
rapports; mais à quelque point de vue qu'on se place, le fait principal demeure.
Elle nous révèle le péché de l'homme, la sainteté et l'amour de Dieu, le pardon
par son sacrifice, la sanctification qui résulte du salut gratuit, l'oeuvre et le
règne de Christ; et en même temps elle pourvoit à ce que ces vérités se
conservent intactes dans un monde toujours disposé à oublier ce qui est
spirituel, à corrompre ce qui est saint. L'ensemble de l'institution est tout à la
fois un évangile et une église. Elle a maintenu et conservé la piété, l'union, le
bonheur, elle est de toutes manières digne de son auteur, et digne de la
vénération que les Israélites pieux de tous les âges ont eue pour elle (voyez Ps.
XIX, CXIX, etc.).
§ 26. Théocratie.
- En théorie la constitution juive est une théocratie, la
représentation visible du gouvernement de Dieu, car c'est ce que le mot
signifie. Jéhovah lui-même était regardé comme le roi; c'est en son nom que les
lois étaient promulguées; le tabernacle (et plus tard le temple) était regardé