452
SECTION V. - Objet et but de la loi.
- Sommaire de ses Institutions religieuses.
§ 25. Dessein et objet de la loi.
- On peut se demander maintenant quelle a
été 'l'intention de Dieu en donnant aux hommes la dispensation de la loi, et
quelle utilité peut résulter de son étude. Il y avait cependant sur la terre de la
foi et de la piété avant le régime de cette alliance. Il y a encore de la foi et de la
piété, maintenant que cette économie a disparu. Comme institution, elle était
évidemment un joug pesant et lourd; et si elle n'avait pas eu d'autre objet que
de régulariser le culte, d'annoncer l'Evangile du Sauveur, ou de séparer les
Juifs des autres peuples, ce but aurait pu être atteint, ce semble, par des
moyens plus simples et moins compliques. En outre on peut s'étonner que
plusieurs points de doctrine ne soient pas révélés d'une manière plus claire et
plus positive; ainsi la spiritualité de l'économie à venir, l'immortalité, et les
gloires de la vie future.
En réponse à ces questions et à ces objections, rappelons-nous que l'homme a
une grande tendance à oublier Dieu. Vertu, fidélité, foi, piété, soumission à la
volonté divine, obéissance à la loi de Dieu, désir ferme et sincère de glorifier sa
majesté souveraine, sont tout autant de choses qui, non-seulement ne sont pas
naturelles à l'homme, mais encore sont directement contraires et opposées à sa
volonté comme à sa nature. Sans des révélations successives et graduées, sans
les parcelles de vérité, telles que l'Ecriture nous les représente au monde, se
manifestant peu à peu et sous certaines formes, la vérité et les sentiments
qu'elle produit ou qu'elle suppose eussent infailliblement disparu de dessus la
surface de la terre en fort peu de temps. Cela ressort de nombreux exemples
d'individus ou de peuples, et l'on peut conclure du particulier au général avec
la même rigueur que sur un point quelconque de la science.
Supposons, en effet, que Dieu s'adresse à des hommes toujours enclins à
l'idolâtrie et à la barbarie, enfants par l'intelligence, n'ayant aucun goût, aucun
penchant pour des jouissances purement spirituelles, si matériels qu'ils ne
puissent même pas s'en faire une idée; il veut faire comprendre à cette race