Page 41 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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c. Des inscriptions de médailles phéniciennes et carthaginoises, et quelques
fragments de ces langues, conservés par des écrivains grecs et latins, prouvent
que non-seulement le phénicien avait un étroit parentage avec l'hébreu, mais
encore que le dialecte parlé à Carthage tic s'en éloignait lui-même pas
beaucoup. Augustin et Jérôme disent que de leur temps encore la langue de
Carthage se composait principalement de mots hébreux, et l'on sait que
Carthage fut fondée par des Phéniciens bien longtemps avant que ceux-ci
eussent été mis en contact avec les Israélites. Le nom même de Carthage est un
nom hébreu (Kéreth-Haddesheth) qui signifie nouvelle ville, Neapolis, ou Ville-
Neuve. Les premiers magistrats, chez les Carthaginois, portaient le nom de
suffètes, qui n'est autre que le mot shophtim que les Hébreux donnaient à
leurs juges (voyez encore les noms d'Annibal, Asdrubal, etc.)
.
§ 21. Les autres langues sémitiques.
- L'hébreu appartient à la nombreuse
famille des laques sémitiques, ainsi nommées parce que la plupart des peuples
qui les parlaient descendaient de Sem (Gen., X, 21 et suiv.). Cette désignation
est assez moderne; jusqu'à ces derniers temps, on les désignait sous le nom
général de langues orientales, dénomination déjà en usage chez les Pères, et
notamment chez saint Jérôme, mais trop vaste, et par conséquent inexacte.
L'expression nouvelle est plus commode et plus vraie, quoique d'un côté elle
dise trop, puisque les descendants d'Elam, fils aîné de Sem, parlaient une
langue sans affinité avec l'hébreu, et que d'un autre côté elle dise trop peu,
puisqu'elle exclut les descendants de Caïn et de Canaan, qui, on vient de le
voir, parlaient un dialecte sémitique.
Quoi qu'il en soit, voici, après l'hébreu, les autres langues que l'on comprend
sous la même dénomination:
L'araméen. C'est la plus pauvre et la moins développée de toutes les langues de
cette famille; elle était parlée dans la Syrie et dans la Mésopotamie, au nord et
à l'est du pays des Hébreux, au pays d'Aram, fils de Sem (Gen., X, 21, 22). Il
n'en reste rien que le nom de Jégar-Sahadutha donné par Laban au monument
érigé par Jacob (Gen., XXXI, 47), et peut-être le verset Jér., X, Il. Quelques