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réussi à triompher de tous les obstacles matériels, de mots ou
d'interprétation, qui ont été énumérés, ou rencontre des difficultés plus
sérieuses, celles contre lesquelles l'incrédulité élève le plus d'objections
réelles, les difficultés qui proviennent du fond même des choses révélées ou
ordonnées dans l'Ecriture.
a.
Une première catégorie de passages, qui peut-être devrait trouver sa place
ailleurs, renferme des difficultés de fond qui se rattachent proprement à des
difficultés d'interprétation. - L'arc-en-ciel existait-il avant le déluge? le soleil
et les étoiles, avant le quatrième jour de la création? Ont-ils commencé
d'être auparavant, et, la mention qui en est faite ne se rapporte-t-elle qu'à la
circonstance accessoire que l'arc-en-ciel est devenu le signe de l'alliance de
Noé, que le soleil et les étoiles, créés auparavant, n'ont été destinés qu'au
quatrième jour à l'usage auquel ils sont maintenant consacrés. - Lév.,
XXVII, 28, 29, a été cité comme sanctionnant les sacrifices humains, de
même que le sacrifice de la fille de Jephté (Juges, XI, 34). Mais les sacrifices
humains sont expressément défendus Deut., XII, 30, 31. Ps. LXVI, 3; CVI,
37, 38. Tous ceux qui touchaient un mort étaient souillés, et d'ailleurs
aucune chose consacrée ne pouvait être offerte en sacrifice. Quant à Jephté,
peut-être voua-t-il sa fille à une virginité perpétuelle, et si même il la
sacrifia, ce qu'il fit n'était point ordonné de Dieu. - Diverses prophéties ont
pu être considérées comme fausses, par suite d'une simple erreur de
copiste: ainsi 2 Rois, VIII, 10 (en hébreu, il faut lire au lieu de la promesse
faite à Josias 2 Chron., XXXIV, 28; XXXV, 23; l'histoire de Jonas, etc.,
quelques mots faisant considérer les derniers temps comme étant proches. -
L'Ancien-Testament renferme des expressions qui semblent respirer un
esprit de vengeance, mais quelques-unes sont figurées (Ps. X, 15), d'autres
sont de simples prédictions (Ps. XXVIII, 4, 5), le futur étant employé et non
l'impératif; d'autres enfin sont la dénonciation des jugements de Dieu
(Deut., XXVIII). - Quelques actions faites par les prophètes ont pu être
considérées comme ridicules ou immorales; mais les unes sont symboliques,
d'autres n'ont eu lieu qu'en vision, les autres sont seulement racontées par
le prophète; la nudité d'Esaïe, XX, 3, n'a eu lieu qu'en vision d'après
Rosenmuller; selon Lowth, ce n'était qu'une demi-nudité, un déshabillé, le
prophète n'ayant ôté que son vêtement de dessus. Jér., XIII, 4, 6, ne serait,
d'après Lowth, qu'une vision. - Voyez encore Ezéch., IV. Osée, I, 2. -
Certains préceptes sont donnés sans explications ni restrictions,
probablement parce que ce n'était pas nécessaire; ainsi manger la chair de
Christ (Jean, VI, 51-58); parole oiseuse (Matth., XII, 36), c'est-à-dire
mauvaise ou calomniatrice; les riches de Marc, X, 24 sont ceux qui se