Page 381 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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la création, les descendants de nos premiers parents pouvaient s'élever déjà à
plusieurs centaines de mille (Dr A. Clarke).
Les variantes et les leçons erronées, dans les chiffres surtout, provenant de la
ressemblance des lettres employées ou des différentes manières de compter,
ont causé de grandes difficultés en chronologie et dans les questions de
nombre en général. Il en est de même du reste dans les auteurs profanes.
D'après Cicéron, Cyrus régna trente ans, en comptant depuis son association
avec Cyaxarès; d'après le canon de Ptolémée, neuf ans en comptant depuis la
prise de Babylone; d'après Xénophon, sept ans depuis qu'il occupa seul le
trône. Cette manière de compter est peut-être celle d'Esdras, I, 1.
Quant aux difficultés historiques, elles sont de deux sortes, les unes provenant
de la comparaison de différentes parties de l'Ecriture entre elles; les autres, de
la comparaison de l'Ecriture avec les données de l'histoire profane.
Quelquefois elles viennent de ce que certains noms sont écrits différemment;
ainsi Eliham, 2 Sam., XI, 3, est appelé Hammiel 1 Chron., III, 5; de même
Nébucad-Netsar, ou Retsar. D'autres fois la relation d'un même fait est placée
dans de tout autres circonstances (cf. 2 Sam., V, 23 et 1 Chron., XIV, 14).
A.
Quand on compare des passages parallèles et en apparence contradictoires
des Ecritures, il faut se rappeler les faits suivants:
a.
Des faits que l'on croit contradictoires sont quelquefois réellement
différents; ainsi, Matth., I, 1, nous avons la généalogie du Sauveur par
Joseph, et, Luc, III, 23, sa généalogie par Marie.
b.
Dans la narration d'un même fait deux historiens peuvent raconter des
circonstances différentes, l'un plus, l'autre moins; le récit plus complet
renferme celui qui l'est moins, et ce dernier n'est pas contradictoire du
premier (cf. Luc, Il, 39 et Matth., II, 22, 23); ces versets racontent un
même fait avec quelques détails différents qui ne s'excluent pas les uns
les autres. - Voyez encore, sur la vocation des douze apôtres, Luc, V, 1-
11. Matth., IV, 18-22. Marc, I, 16-20. Greswell pense que les faits
racontés par Luc ont eu lieu plus tard; Robinson les accepte tels qu'ils
sont, et ne voit aucune difficulté à les concilier. - Cf. aussi l'histoire des
deux démoniaques (Marc, V, 1-21. Matth., VIII, 28, à IX, 1. Luc, VIII, 26-
40).
c.
La même observation s'applique au récit de ce qui a pu être dit en une
certaine occasion, l'un des historiens reproduisant les termes propres,
l'autre se contentant du sens général, ou bien chacun en rappelant une
partie différente, ou changeant l'ordre des idées suivant le but qu'il se