Page 378 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Le texte étant fixé, il reste à l'expliquer; les difficultés qui peuvent se présenter
tiennent aux diverses causes suivantes:
a.
Au sens des mots ou des phrases. - Les mots “grâce pour grâce” ont été
entendus de bien des manières. Ils signifieraient, d'après Chrysostôme, Bèze,
Erasme, “les bienfaits de l'Evangile au lieu des avantages de la loi;” - d'après
Leclerc, “des grâces additionnelles comme récompense de grâces dont on a fait
un bon usage;” - d'après Grotius, “la grâce qui vient de la grâce de Christ;” -
d'après Doddridge, Wesley, Olshausen, “grâce sur grâce, c'est-à-dire abondance
de grâce c'est probablement le sens exact, quoique la préposition pour, n'ait
nulle part ailleurs ce sens dans le Nouveau-Testament. C'est peut-être un
hébraïsme pour al ou hal (sur), et Von en trouve même des exemples dans les
auteurs classiques.
Héb., XII, 17. “Quoiqu'il LA demandât avec larmes.” La peut se rapporter à la
repentance, à la sienne, ou encore à celle de son père (Dodd.); mais il est plus
probable qu'il se rapporte à la bénédiction de son père (Gen., XXVII, 34).
Héb., IX, 16. “Où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur
intervienne,” peut s'entendre de deux manières, - ou bien: là où il y a un
testament, il faut que le testateur meure avant qu'il reçoive son exécution; c'est
le sens de nos versions, de Guyse, de Moses Stuart, etc.; - ou bien: là où il y a
contrat et alliance, la victime qui en est le gage doit d'abord être mise à mort;
Michaélis, Mackensie, Doddridge, Bloomfield.
1 Cor., XI, 10. “C'est pourquoi la femme doit avoir
(1) une (marque de l') autorité (de son mari)
(2) sur la tête
(3), à cause des anges.”
Selon les uns, la marque de l'autorité, c'est un voile, mais nulle part ailleurs on
ne trouve rien qui légitime cette explication; les autres prennent le mot autorité
dans son sens ordinaire, et le mot tête ou chef, dans un sens figuré, pour mari;
la femme doit avoir, ou ne doit avoir d'autorité qu'en son mari ou par lui (cf. 1
Tim., Il, 11-13); à cause des anges, c'est-à-dire à cause des mauvais qui se
réjouiraient d'une tenue peu décente, ou à cause des bons qui observent sa
conduite (Ecclés., V, 6), ou à cause des ministres de l'Eglise (Apoc., III), ou à
cause des espions envoyés par les païens ! Ce passage, dit Barnes, est du très-
petit nombre de ceux qu'on peut regarder comme inexplicables.
Quand le langage est figuré, les difficultés sont plus grandes encore.