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furent mis à mort parce que là l'idolâtrie était une trahison contre l'autorité
suprême du roi invisible.
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Il faut encore, dans l'Ancien-Testament, se rendre bien compte du principe
même qui a présidé à l'accomplissement de certains actes. Cette règle nous est
suggérée par le onzième chapitre de l'épître aux Hébreux où divers faits sont
rappelés qui, certainement, ne peuvent être imités que dans les mêmes
circonstances, et surtout dans le même esprit que celui qui les a inspirés. Sans
cette précaution l'Ecriture aurait une sanction pour les choses les plus
contradictoires. On voit, par exemple (Gen., XXI, 9), Ismaël se moquer d'Isaac,
et l'Apôtre nous explique (Gal., IV, 29) que cette moquerie était l'expression
d'un esprit persécuteur, et du mépris des promesses divines. Ailleurs on voit
au contraire Elie se moquer des prêtres de Bahal, mais c'est pour constater la
folie et la perversité de l'idolâtrie. Dans les deux cas la moquerie provient d'une
source différente. - De même la conduite d'Elie appelant le feu du ciel (2 Rois,
I), et celle des disciples Jacques et Jean demandant à Jésus-Christ d'en faire
autant, ne saurait être jugée du même point de vue. Il s'agissait pour Elie de
convaincre un roi méchant et un peuple idolâtre, et non point de se défendre
ou de se venger lui-même; quant aux disciples, non-seulement ils
appartenaient à une dispensation qui proscrit les moyens matériels et violents,
mais encore ou peut supposer qu'ils agissaient sous l'influence d'un caractère
violent et vindicatif.
Pour récapituler, comme règles, ces diverses considérations, nous dirons donc:
que nous ne devons pas imiter les actes que l'Ecriture rapporte en les
condamnant; ni ceux qu'elle rapporte sans les blâmer, à moins qu'ils ne soient
aussi saints dans leur nature que légitimes dans leur forme; ni ceux qui ont été
faits en vertu d'un ordre spécial et temporaire de Dieu; ni ceux qui étaient le
résultat et la conséquence d'un état spirituel peu avancé; et que, là même où
de bons exemples nous sont donnés de la part d'hommes de Dieu, nous ne
devons les imiter que dans le même esprit et en vue du même but à atteindre.
Ou bien, pour nous résumer plus brièvement encore, il nous faut, quant à
l'Ancien -Testament, juger les actes de chacun d'après la loi, générale ou
particulière, sous l'empire de laquelle il a vécu et agi; et, comme règle négative
d'imitation, nous abstenir de tout acte qui n'est pas en harmonie avec les
principes du Nouveau-Testament. - On trouvera plus loin la règle positive qui
doit régler l'imitation des exemples cités dans l'Ecriture.
§ 138. De l'utilité des exemples et de l'usage qu'on en doit faire.
- Après
toutes les réserves qui viennent &être indiquées, on peut se demander