Page 359 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION XV. - Les exemples de l'Ecriture.
§ 137. Réserves à faire dans l'étude des exemples rapportés dans
l'Ecriture.
- Quand on étudie les nombreux exemples que l'Ecriture présente à
nos réflexions et à nos méditations, il est important de prendre certaines
précautions
et
de
se
rappeler
les
points
suivants:
Plusieurs choses sont rappelées avec blâme, non pour être imitées, mais
pour être évitées. Il y a des faits d'injustice ou d'idolâtrie qui étaient ou
condamnés par la loi, ou expressément défendus d'une autre manière à
l'époque où ils ont été commis. En rappelant ces faits, l'Ecriture n'entend
nullement les justifier, les approuver, ou les présenter à notre imitation, cela va
sans dire, mais faire ressortir par des exemples la perversité de la nature
humaine et la grandeur de la justice divine, et provoquer ainsi des pensées
sérieuses et solennelles.
Quelquefois l'Ecriture rapporte sans les blâmer certaines actions d'un
homme pieux qui sont cependant mauvaises, ou qui, pour d'autres motifs, ne
sauraient nous être proposées en exemples à suivre. A cette classe
appartiennent les équivoques d'Abraham devant Pharaon, les ruses et
tromperies de Jacob et de Sara, la folie simulée de David (1 Sam., XXI, 13), et
les massacres de Jabès de Galaad; de même que certaines actions qui,
permises sous la loi, sont condamnées par l'Evangile; ainsi la polygamie, ou le
divorce, permis aux Juifs “à cause de la dureté de leurs coeurs,” mais jamais
ordonnés. Notre Seigneur condamne ces faits (Marc, X, 6)et, d'ailleurs, ce n'est
pas sur la conduite des enfants que des hommes faits doivent régler la leur ou
prendre leurs modèles.
Plusieurs actes, en eux-mêmes répréhensibles, sont justifiés sous l'ancienne
alliance par l'ordre exprès de Dieu; ainsi le sacrifice d'Isaac, la destruction des
Cananéens par Josué, les lévites égorgeant les idolâtres dans le camp, la
rébellion de Jéhu contre la maison d'Achab (2 Rois, IX). Mais tous ces faits se
sont accomplis en vertu d'un commandement spécial et positif de l'autorité
souveraine, ce qui leur ôte le caractère d'exemples à suivre. Pour faire des
actions semblables, il faut y être autorisé par la même puissance qui les a
ordonnées une première fois. - Ajoutons que dans presque tous ces cas, le
motif du commandement est indiqué, et il emporte avec lui l'idée d'un fait
entièrement temporaire et passager. Le sacrifice d'Isaac était une épreuve de la
foi d'Abraham; Josué détruisit les Cananéens parce que le temps de la patience
de Dieu était passé et que leur idolâtrie était sans remède; les idolâtres en Juda