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ceux que l'on découvre dans la Bible; il faut encore:
6°
Déterminer soigneusement leur importance relative, et, si possible, l'ordre
dans lequel nous les présente la Parole de Dieu. A cet effet, et pour éviter toute
erreur et tout arbitraire, il est bon de se rappeler les indications suivantes:
A.
Lorsque certaines vérités sont passées sous silence dans un livre ou dans
plusieurs, il est permis de penser qu'elles ne sont pas aussi importantes que
celles qui sont invariablement présentées dans tous.
B.
Remarquez les sujets qui sont le plus souvent recommandés à notre
attention par le Seigneur et par ses apôtres. - Si l'on demande, par exemple,
quelle est la circonstance la plus mémorable de l'institution de la sainte cène, il
est aisé de répondre que c'est son caractère de mémorial, car cette particularité
est rappelée trois fois dans les paroles de l'institution (1 Cor., XI, 24, 25, 26). -
De même, parmi les directions pratiques qu'il nous donne, le Seigneur nous
rappelle par trois fois, et chaque fois avec insistance, que les grâces dont on
sait faire un bon usage seront augmentées, et que les dons qu'on a l'habitude
de négliger finiront par être retirés et repris (Matth., XIII, 12; XXV, 29. Luc,
XIX, 26). L'humilité n'est pas rappelée moins de sept fois dans les trois
premiers évangiles, et toujours avec honneur (Matth., XVIII, 4, etc.).
C.
Il faut rechercher avec soin tous les points qui sont communs aux deux
dispensations, le judaïsme et le christianisme. - L'unité et la spiritualité de
Dieu, son pouvoir et sa fidélité sont rappelés dans l'une et l'autre, et nous
prêchent la reconnaissance et l'amour comme notre premier devoir. - Les
prescriptions si nombreuses de la loi touchant les sacrifices, et la grande place
donnée à cette vérité que “Christ a été offert une fois pour porter les péchés de
plusieurs,” montrent l'immense importance soit de la doctrine elle-même, soit
des sentiments qu'elle est destinée à réveiller et à produire (Héb., IX, 28).
D.
Il est nécessaire aussi de tenir compte de la valeur que l'Ecriture elle-même
attribue à certaines vérités ou à certains préceptes, Quelquefois elle pose
comme essentiels des devoirs ou des conditions morales; ainsi quand elle dit: Il
est impossible d'être agréable à Dieu sans la foi (Héb., XI, 6). Quelquefois elle
établit la supériorité absolue d'une vertu sur une autre, de la charité sur
l'espérance et la foi (1 Cor., XIII). Il est évident que ce principe est le même qui
réglera le sort de chacun au grand jour du jugement, et que, sous ce rapport,
on ne saurait attacher trop d'importance à tout ce qui peut, avant toute autre
chose, assurer le salut du pécheur, c'est-à-dire la foi, la sanctification, une
saine et chrétienne direction de nos pensées, de nos paroles, de nos
sentiments, de nos habitudes, de nos actions et de nos dispositions (Jean, III,