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Des déductions logiques, tirées de dogmes fondés sur les déclarations de
l'Ecriture, ne doivent pas pour cela seul être considérées comme scripturaires,
à moins que ces déductions elles-mêmes ne soient révélées.
Il est, positif, par exemple, que certains actes distincts, que certains faits, qui
dans quelques passages sont attribués à Dieu d'une manière générale, sont en
d'autres passages attribués soit au Père, soit au Fils, soit au Saint-Esprit, et
que le culte et l'adoration sont réclamés pour chacun d'eux. Nous pouvons
donc dire qu'il y a trois personnes en Dieu, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu, c'est-
à-dire qu'il y a trinité, dans l'unité. Nous exprimons ainsi une vérité
scripturaire, et nous le faisons dans une forme convenable. Mais si nous
essayons d'expliquer cette vérité, ou si nous tirons de ces mots d'autres
conclusions éloignées, nous risquons d'obscurcir le conseil de Dieu par des
paroles sans connaissance, et de formuler des enseignements qui ne viennent
pas de Dieu.
On bien encore l'Ecriture nous apprend que tous les hommes sont pécheurs, et
que les meilleures actions des hommes les plus pieux restent toujours au-
dessous des saintes exigences de la loi divine; nous exprimons l'une et l'autre
de ces vérités quand nous affirmons d'une manière générale l'entière
corruption de la nature humaine. Mais si de là nous allons conclure que tous
les hommes sont pécheurs au même degré, la conclusion, quoique en
apparence renfermée dans les prémisses, n'est pas scripturaire; c'est une
conclusion purement humaine, résultant de l'imperfection du langage des
hommes. Nous sommes tous obligés de croire aux Ecritures, et celui qui les
admet reçoit également tout ce qu'elles renferment. “Mais, dit Jérémie Taylor,
personne n'est obligé d'admettre les conséquences que l'esprit de l'homme en
peut tirer, à moins que ces déductions ne soient écrites par la même main que
l'original; car nous savons que le texte, dans sa sublime simplicité, vient d'un
Esprit infaillible; mais celui qui voudrait m'imposer ses déductions m'obligerait
à admettre d'abord l'infaillibilité de sa logique, et, pour y croire, je n'ai ni un
commandement de Dieu, ni de là part de l'homme des garanties suffisantes.”
Sur toutes les doctrines qui sont particulières à l'Ecriture, le martyr Ridley
nous a laissé cette règle aussi chrétienne que philosophique: “Dans ces
matières, dit-il, j'ai tant de scrupules, que je n'ose véritablement aller plus loin,
ni même m'exprimer autrement que le texte, et que je me laisse conduire par
lui comme par la main.”
& 130. Règles à observer (suite).
- Il ne suffit pas, quand on cherche à réunir
en système les enseignements de l'Ecriture, de grouper les uns après les autres