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§ 120. Du langage prophétique dans l'Ancien-Testament.
- Il n'y a du reste
rien, dans cette particularité du langage prophétique, qui doive nous
surprendre. On le retrouve le même dans toute l'ancienne dispensation.
L'économie juive commence avec Abraham; il est dit que ses descendants
seront nombreux comme les étoiles du ciel, et que toutes les nations seront
bénies en sa postérité. La première partie de cette prophétie fut accomplie dans
le sens littéral, comme Moïse nous l'apprend Exode, XXXII, 13. Deut., I, 10, 11;
mais elle l'a été aussi dans le sens spirituel, c'est-à-dire en tous ceux qui
croient, dit saint Paul Rom., IV, 16. Gal., III, 8, 9. La seconde partie de la
promesse, celle qui concerne le bonheur des nations, s'est accomplie également
en tous ceux qui croient, à quelque langue ou tribu qu'ils appartiennent, et
c'est par Jésus-Christ, qui descend d'Abraham selon la chair, qu'elle a eu son
accomplissement (Gal., III, 16).
Après la vocation d'Abraham, le fait le plus remarquable de l'histoire juive c'est
la délivrance de la captivité d'Egypte; les expressions les plus énergiques sont
employées pour dire combien cette délivrance et les circonstances qui
l'accompagnèrent furent une preuve de la faveur divine. Toutes ces mêmes
expressions sont employées dans le Nouveau-Testament, et appliquées à
l'Eglise. Il est dit également, et de l'Eglise et du peuple juif, que:
Dieu les a choisis et élus (Deut., X, 15. Ezéch., XX, 5. Ephés., 1, 4);
Délivrés et sauvés (Exode, III, 8; XIV, 30. Gal., I, 4. 1 Thes., I, 10. 2 Tim., I, 9);
Créés et appelés (Esaïe, XLIII, 1; XLIV, 2. 1 Cor., I, 9. Col., III, 10).
L'une et l'autre sont appelés enfants abandonnés, bien-aimés (Ezéch., XVI, 3-6.
Esaïe, XLIV, 2. Deut., XXXII, 6. Gal., III, 26. 1 Pierre, I, 3);
Frères (Deut., I, 16. Col., I, 2);
Une maison, une famille (Nomb., XII, 7. Héb., III, 6);
Une nation (Deut., IV, 34. 1 Pierre, II, 9);
Concitoyens, entourés d'étrangers (Exode, XX, 10. Ephés., II, 19);
Héritiers du lot qui leur est échu (Nomb., XXVI, 53. Héb., lX, 15).
On peut comparer encore de la même manière l'usage qui est mit dans les deux
dispensations des mots serviteurs, époux, femme, mère, enfants, adultère,
sanctuaire, temple, prêtres, saints, prochain, éloigné, assemblée ou église,