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SECTION VI. - Application de ces règles à l'interprétation des allégories,
paraboles, types et symboles de l'Ecriture.
Manifeste dicta absolvent parabolas.
IRENEE, II, 4 7.
§110. Figure et allégorie. Distinction.
- Jusqu'à présent nous ne nous
sommes occupés que de déterminer et fixer le sens exact des mots considérés
comme tels. Il y a cependant des cas où le travail d'interprétation doit faire un
pas de plus. Le sens de la phrase étant fixé, il s'agit souvent, dans les passages
auxquels nous faisons allusion, de rechercher le sens allégorique ou spirituel
qui s'y trouve caché ou renfermé. C'est le cas pour les allégories, les paraboles,
les types, les actions typiques, les symboles contenus dans le volume sacré;
comme les mêmes principes «interprétation sont applicables à ces différentes
formes de langage, emblèmes ou paraboles, nous les comprendrons toutes sous
un seul nom général, celui d'allégories.
Les allégories diffèrent des figures sous plusieurs rapports.
1°
Elles ne présentent à l'esprit, sous une forme directe, que le sens le moins
important de ceux dont elles sont susceptibles, le sens moral et spirituel
restant en arrière et au second plan, tandis que dans les figures c'est plutôt le
sens moral et spirituel, le plus important, qui domine. Si je dis, par exemple,
que le Fils de l'homme est un semeur, on voit à l'instant que je parle au figuré;
le sens du mot semeur ressort de sa place dans la phrase. Mais si je dis: un
semeur sortit pour semer, j'exprime une idée générale qui n'a qu'un sens réel,
bien qu'on puisse, par le contexte, supposer et découvrir un sens éloigné qui
n'est en aucune manière exprimé.
2°
Les figures représentent toujours une chose sous la forme d'une autre
chose, et le sens est fixé à l'instant même; l'esprit repousse les points sur
lesquels la figure ne répond pas à l'idée, et réunit les qualités semblables. Dans
l'allégorie, au contraire, on n'exprime pas qu'une chose en soit une autre, mais