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D'après ce calcul, qui est celui de Lamy, la visite de notre Seigneur aurait eu
lieu le 14 de tisri. Il semblerait cependant, d'après le contexte, que cette visite
aurait eu lieu à une époque moins éloignée de Pentecôte, et le langage de Luc
donne à entendre que notre Seigneur a choisi lui-même ce passage, au lieu de
suivre l'ordre général des lectures de la loi. - Lamy a donné la suite des lectures
pour toute l'année; on n'en a reproduit que quelques-unes dans le tableau qui
précède. Le zèle du peuple, tel qu'il est raconté 2 Chron., XXX, 23, est rendu
plus frappant encore par le fait qu'ils célébrèrent la fête pendant sept autres
jours, à l'époque de la moisson. Un examen attentif des faits fournis dans ce
tableau suggérera d'importantes réflexions. Notre Seigneur, par exemple, fut
crucifié le jour même où l'agneau pascal était mis à mort; il ressuscita le jour
où les prémices de la moisson étaient offertes, lui “les prémices de ceux qui
dorment.” Le Saint-Esprit fut répandu sur les apôtres le jour de Pentecôte, le
jour où tous les fruits de la terre étaient présentés dans le temple, et ce jour-là
trois mille personnes “de toutes les nations qui sont sous le ciel” furent
ajoutées à l'Eglise (Actes, Il, 5, 41). La fête des Tabernacles est encore à venir,
en laquelle on rendra des actions de grâces pour le rassemblement de tous les
fruits de la terre. Le langage de notre Seigneur, comparant les pharisiens à des
sépulcres blanchis (Matth., XXIII, 27, 29), avait d'autant plus d'actualité et
devait être d'autant mieux compris qu'il parlait quelque temps avant Pâque,
après les pluies d'hiver, alors que les Juifs étaient tous occupés à reblanchir
les tombeaux aux environs de Jérusalem et à tout préparer pour la fête.