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§ 107. Géographie (suite).
Les nations étrangères. - Une connaissance un peu
exacte des lieux mentionnés dans la Bible donnera souvent l'explication de
passages obscurs, ou fera ressortir la beauté et la valeur de certaines
particularités
qui,
sans
cela,
passeraient
inaperçues.
Ainsi, dans le Nouveau-Testament, le nom d'Asie s'applique habituellement à
une seule province de l'Asie-Mineure, dont Ephèse était la capitale; on
comprend alors que l'Apôtre à qui il était défendu d'aller en Asie, se sentit libre
cependant de passer en Bithynie, autre province de l'Asie-Mineure (Actes, II, 9.
1 Cor., XVI, 19. Apoc., I, 4).
Le nom de mer est donné quelquefois à des fleuves ou à de grandes rivières. au
Nil (Nahum, III, 8), à l'Euphrate (Esaïe, XIX, 5). La description de Nahum se
rapporte à No-Hammon, ou Thèbes, l'ancienne capitale de l'Egypte, assise sur
les deux rives du Nil, à 4 ou 500 kilomètres de la Méditerranée (voyez Esaïe,
XXVII, 1. Jér., LI, 36). Le Nil s'appelle encore aujourd'hui el Bahr (la mer) chez
les Arabes, au dire de Robinson. - Territoire ou quartiers (Matth., II, 16; XV, 21)
signifie, ou bien un district spécial, ou bien le simple voisinage.
A l'époque de notre Sauveur les Juifs désignaient sous le nom général de Grecs
toutes les nations civilisées, eux seuls exceptés (Actes, XIX, 10; XX, 21. Rom.,
I, 16; II, 9, 10; X, 12), comme les Grecs de leur côté appelaient barbare tout ce
qui n'était pas eux. La femme que Matthieu appelle une Cananéenne est ainsi
appelée par Marc une femme grecque (c'est-à-dire païenne) et syro-phénicienne
de nation, le mot syro étant ajouté pour les lecteurs romains auxquels cet
évangile était destiné, et qui auraient pu penser d'abord à la ville de Carthage,
colonie phénicienne plus connue.
Quelquefois cependant le nom de Grecs, ou d'Hellénistes, est pris en un autre
sens par les écrivains du Nouveau-Testament. Il désigne alors les Juifs établis
en dehors de la Palestine, lesquels, pour la plupart, avaient adopté la langue et
les habitudes grecques (Actes, VI, 4; IX, 29; XI, 20).
On a cru quelquefois que Jean, IV, 4 (il fallait), se rapportait à une direction de
l'Esprit. La connaissance de la géographie montre qu'il s'agit simplement dans
ce passage du chemin le plus direct à suivre pour se rendre de Jérusalem en