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Acra chez Anne, de là chez Caïphe sur le mont de Sion, puis au prétoire, puis
chez Hérode à Bezétha, puis de nouveau au prétoire, enfin au Calvaire.
La montagne des Oliviers s'élevait à l'est de Jérusalem, et en était séparée par
le torrent et la vallée de Cédron. Cette vallée a été pendant plus de trois mille
ans, et elle est encore aujourd'hui, destinée aux sépultures: elle est appelée
dans l'Ancien-Testament la vallée de Josaphat (Joël, III, 2).
Au sud était la vallée de Hinnom (Gué-Henna, géhenne), où les Juifs ont adoré
Moloc et lui ont offert en sacrifice leurs propres enfants. Quand Josias les
rappela au culte du vrai Dieu, cette vallée devint le réceptacle des immondices
de la cité, et l'on y jeta les corps des criminels qui avaient été exécutés (2 Rois,
XXIII, 10. 2 Chron., XXVIII, 3). Pour consumer au fur et à mesure ces
substances dont les émanations eussent pu être dangereuses, on y entretenait
presque continuellement de grands feux, ce qui fit considérer cette vallée
comme l'emblème des châtiments éternels (Matth., V, 22). Vers l'extrémité sud
de la vallée était le champ du Potier, qui, par suite des circonstances de son
acquisition, s'appela plus tard le champ du sang.
Histoire postérieure de Jérusalem. Quand la ville fut détruite, il périt plus d'un
million de Juifs, et quatre-vingt-dix-sept mille furent faits prisonniers. Soixante
ans après, ceux qui essayèrent de se grouper de nouveau autour des ruines de
leur ancienne capitale, furent bannis sous peine de mort, et la charrue passa
sur l'emplacement du temple. Mais après quelques siècles Jérusalem fut
rebâtie. En 614, les Perses s'en emparèrent, et plus de quatre-vingt-six mille
chrétiens furent mis à mort. En 637, elle tomba' au pouvoir des Sarrasins, qui
la gardèrent jusqu'en 1079, époque à laquelle les Turcs en devinrent maîtres.
C'est maintenant encore une ville assez considérable qui compte de 20 à
25,000 habitants, mais elle est foulée aux pieds par les Gentils, “un sujet
d'étonnement, de railleries et d'invectives.” (Deut., XXVIII, 37.)
Après la destruction de Jérusalem par Titus, beaucoup de Juifs se retirèrent
dans la ville de Tibériade, qui demeura longtemps pour eux le principal siège de
leur religion et de leur littérature.