Page 260 - LE MANUEL DE LA BIBLE

Version HTML de base

260
sous ce rapport, elle est complètement sous la dépendance du berger qui lui
doit ses soins et sa protection. Sa disposition à s'éloigner du bercail et à vaguer
à l'abandon au risque de tous les dangers qui, dans un pays comme la Judée,
la menaçaient de tous côtés, est l'objet d'allusions nombreuses et touchantes
dans l'Ecriture (Ps. CXIX, 176. Esaïe, LIII, 6). - Le pâtre oriental appelle ses
brebis, et elles connaissent sa voix (Jean, X, 11). La connaissance des
habitudes de cet animal est nécessaire pour l'intelligence entière de plusieurs
passages.
La force et le courage du lion sont bien connus. S'il doit battre en retraite, il se
retire la face tournée vers l'ennemi. Quand il a tué sa victime, il la met en
pièces et la dévore avec avidité (Ps. XVII, 12. Osée, XIII, 8). Le jeune lion vit de
sa chasse et quitte rarement la forêt; mais quand il est devenu plus âgé, il
s'aventure dans les plaines et devient dangereux pour ceux qu'il y rencontre; il
attaque même les hommes. On comprend ainsi la nuance bien tranchée qu'il y
a (Osée, V, 14) dans la conduite de Dieu à l'égard d'Ephraïm et à l'égard de
Juda; pour les dix tribus il sera un vieux lion, il les dispersera au loin, et leur
fera subir une longue et dure captivité; pour Juda il sera moins sévère, il
attendra, leur exil ne commencera que cent trente-trois ans plus tard et ne
durera que soixante-dix ans. - Jér., XLIX, 19, ne se comprend que si l'on
connaît les habitudes du lion. L'une des retraites favorites de ce roi des
animaux était dans les parties basses des environs du Jourdain; mais ce
fleuve, comme le Nil, débordant au printemps, chassait ses hôtes de leurs
repaires, et ils se réfugiaient sur les collines voisines où ils commettaient de
grands ravages. - Les consolations de l'Evangile et la terreur dont il frappera les
impénitents, sont appelés un rugissement de l'Eternel (Joël, Ill, 16). - Les
dispositions sauvages et féroces du lion sont souvent prises comme terme de
comparaison, et habituellement dans un mauvais sens (cf. Esaïe, V, 29. 1
Pierre, V, 8).
Beaucoup d'autres figures encore sont empruntées à l'histoire naturelle; l'huile,
la myrrhe, le baume de Galaad, la sauterelle, le chameau, la colombe, etc., sont
pris dans un sens emblématique et comme symboles. Il n'entre pas dans le