Page 259 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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même qu'Achitophel, premier ministre de David. Sous le règne de Joram même,
fils d'Achab, les services de cet animal étaient encore appréciés par !a noblesse.
La Sunamite, par exemple, qui paraît avoir été d'un rang élevé, selle son âne et
le monte pour se rendre auprès d'Elisée (2 Rois, IV, 8, 24). Plus tard
cependant, et déjà à partir du règne do Salomon, le cheval commence à être
regardé comme un animal plus noble et plus distingué. Salomon fait venir des
chevaux de l'Arabie, et, à l'époque du retour de Babylone, les riches n'avaient
plus d'autre monture; tout au plus tolérait-on encore les mulets. Ce fut donc
bientôt une preuve de pauvreté ou d'humilité que de paraître en monté sur un
âne, et c'est dans ces circonstances, sous l'impression de ce jugement
généralement défavorable, que notre Seigneur fit son entrée triomphale dans
Jérusalem; cf. Zach., IX, 9. Matth., XXI, 45.
Les Hébreux se servaient de l'âne aussi bien que du boeuf pour le labour
(Esaïe, XXX, 24; XXXII, 20); mais il leur était défendu d'atteler l'un et l'autre à
la même charrue, soit pour des motifs d'humanité, à cause de l'inégalité du
pas, soit pour rappeler aux Juifs, par un exemple de plus, qu'il ne faut pas
associer des choses qui ne vont pas ensemble, et qu'il ne doit y avoir aucune
communion
entre
le
peuple
de
Dieu
et
les
idolâtres.
Issacar est comparé à un âne ossu, sans doute au point de vue de la vigueur et
de la force corporelle. Il est dit aussi de lui qu'il aimera mieux plier son dos
sous le joug que d'accepter les difficiles conséquences de la guerre; il aimera
mieux une paix sans gloire qu'une liberté chèrement conquise (Gen., XLIX, 14).
Cette prophétie s'accomplit à la lettre dans l'histoire de cette tribu qui se
soumit successivement aux Phéniciens d'abord, puis aux Cananéens. - Une
fable bien connue rend témoignage aux vertus pacifiques de cet animal.
La queue des moutons syriens est beaucoup plus grasse que celle, des
moutons ordinaires; elle pèse quelquefois jusqu'au quart du poids total de
l'animal, et on la regarde comme un mets fort délicat. De là aussi, dans le
rituel lévitique, l'ordre d'offrir sur l'autel “la graisse et la queue de la bête
jusqu'à l'échine” en sacrifice à l'Eternel (Lév., III, 9). C'était une offrande de
prix. - Dans l'état domestique, la brebis est un animal faible et sans défense;