Page 258 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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l'eau, et si la source près de laquelle il a pris naissance vient à tarir, il cesse de
croître et finit par mourir. Ses racines s'étendent entre les crevasses des
rochers; ses branches s'élancent dans l'espace, presque perpendiculaires au
tronc; ses feuilles sont toujours vertes, même au milieu des neiges de l'hiver;
son écorce et ses feuilles sont odoriférantes, et l'odeur du Liban était devenue
proverbiale; son bois est incorruptible, beau, solide et sans noeuds. Il orne le
sommet des montagnes, et quand David l'en fit descendre, ce fut pour orner
ses palais, et plus tard l'intérieur du temple de Salomon. Que de rapports avec
le caractère et l'influence d'un chrétien fidèle et conséquent !
Deut., XXXII, 11, renferme plus d'une allusion que l'histoire naturelle de l'aigle
peut seule faire comprendre. Quand la mère voit ses aiglons assez forts pour
voler par eux-mêmes, elle défait son nid, les chasse et les contraint d'aller
s'établir sur quelque rocher voisin; elle plane au-dessus d'eux et leur apprend à
voler et à se diriger dans les airs. S'ils sont trop faibles ou trop malhabiles, elle
étend ses larges ailes au-dessous d'eux, les reçoit sur son dos et remonte
lentement et doucement vers son aire. Si quelque ennemi s'approche, elle
s'interpose entre ses petits et le danger; si elle voit leurs ailes faiblir, elle se
précipite au-dessous d'eux avec une rapidité surprenante, et, leur offrant un
point d'appui, leur permet de reprendre quelques forces. L'aigle est le seul
oiseau doué de cet instinct, et les leçons que Moïse veut donner à son peuple
en découlent d'elles-mêmes. Dieu a toujours “ému sa nichée;” par des
afflictions, il a toujours appelé son peuple, l'ancien Israël ou l'Eglise nouvelle, à
sortir d'un lieu de repos fatal à ses vrais intérêts, de l'Egypte, du monde, de sa
propre justice. Par l'exemple des hommes pieux, par le spectacle magnifique de
sa puissance et de ses perfections, par la vie et le caractère de son Fils, il a
plané au-dessus d'eux pendant que son Esprit et ses promesses étaient là pour
les soutenir et assurer leur bonheur et leur salut.
Dans les montagnes de la Palestine, l'âne ou le mulet étaient ordinairement
préférés au cheval pour l'usage domestique. Aussi des ânes figurent-ils dans
l'énumération des richesses des patriarches Abraham et Job (Gen., XII, 16.
Job, XLII, 12). Méphiboseth, le petit-fils de Saül, était monté sur un âne, de