Page 257 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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l'Ecriture empruntent une force et une beauté nouvelle à la connaissance qu'on
peut avoir de certains détails de l'histoire naturelle. Quand il est dit, par
exemple, Ps. XCII, 12, que le juste fleurira comme le palmier, l'esprit
comprend, d'une manière générale, le sens de la comparaison. Mais, certes, il
en saisira mieux encore toute la portée s'il réfléchit que le palmier ne croit ni
dans les profondeurs des forêts ni dans de fertiles prairies, mais dans les
sables du désert. C'est une fraîche verdure qui s'épanouit au milieu des
rochers les plus arides; c'est un phare bienveillant, dit Laborde, qui guide le
voyageur vers un endroit où il a des chances de trouver de l'eau. L'arbre est
admirable de beauté; sa taille élancée, son dais de feuilles, son panache
flottant en ont toujours fait un emblème de la grâce, de la majesté, de
l'élévation. Son feuillage est le symbole de la joie et de l'allégresse. Il ne se flétrit
jamais, et la poussière ne s'attache pas à ses feuilles; aussi l'employait-on pour
l'ornement des tentes à la fête des Tabernacles (Lév., XXIII, 40); la multitude en
portait quand elle accompagna le Messie à Jérusalem (Jean, XII, 13), et les
rachetés dans le ciel sont représentés tenant des palmes dans leurs mains
(Apoc., VII, 9). Quant à son usage, le palmier est sans rival. Au dire de Gibbon,
les habitants de la Syrie comptent jusqu'à trois cent soixante manières de
l'utiliser en tout ou en partie. Son ombre rafraîchit le voyageur. Son fruit le
restaure. Sa présence annonce une source. Ses feuilles servent de nattes. Ses
branches sont employées à faire des haies, des clôtures, des murailles; avec les
fibres de son tissu, on fait des cordes et des câbles. C'est dans sa vieillesse qu'il
porte les meilleurs fruits, et les meilleures dattes ne se cueillent souvent que
lorsque le palmier a déjà vécu un siècle. De sa racine sortent de nombreux
rejetons qui finissent, en grandissant, par former une forêt (c'est peut-être ainsi
qu'il faut entendre le palmier de Débora, Juges, IV, 5). Que d'emblèmes dans
tous ces faits ! Combien il est vrai que le juste est un palmier dans le désert de
ce monde ! Et, chose frappante aussi, le palmier, autrefois le symbole de la
Palestine,
a
presque
entièrement
disparu
de
ce
pays.
Le cèdre peut donner lieu à des réflexions analogues. Il était autrefois très-
abondant en Palestine, et la Parole de Dieu en fait l'emblème du fidèle. Il aime