Page 252 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION V. - Des secours extérieurs qui peuvent être employés pour
l'interprétation de la Bible. (Suite 2)
.
§102. Chronologie biblique (suite).
- Les titres de ces différents systèmes
chronologiques ne sont pas faciles à déterminer. Ceux qui admettent, d'une
manière générale, les périodes les plus longues, s'appuient, entre autres motifs,
sur les raisons suivantes.
Le texte hébreu a pu être altéré plus facilement que celui des Septante,
parce qu'il était beaucoup moins répandu; peu après le commencement de l'ère
chrétienne, son usage était restreint aux Juifs seuls, et même aux plus
instruits d'entre eux seulement, tandis que la version des Septante était
partout et servait pour le culte, soit parmi les Juifs, soit parmi les chrétiens.
En outre, les Juifs étaient intéressés à abréger la période qui s'étend entre la
création du monde et la naissance de Jésus-Christ, pour faire croire que le
temps fixé par leurs prophètes et leurs docteurs pour la venue du Messie
n'était pas encore écoulé; tandis qu'on ne peut raisonnablement supposer aux
traducteurs de la Bible en grec aucun motif d'altération du texte.
Le chiffre de onze cents ans, assigné par les Septante, le Samaritain et
Josèphe à la période qui s'écoula entre le déluge et la naissance d'Abraham,
parait bien plus d'accord avec l'ensemble des faits historiques que le chiffre de
trois cent cinquante ans donné par le texte hébreu. Ce dernier chiffre est
beaucoup trop petit pour expliquer la multiplication et la dispersion des
descendants de Noé qui se répandirent sur d'immenses contrées, depuis l'Inde
et l'Assyrie jusqu'en Ethiopie, en Egypte et en Grèce, fondèrent des villes et
organisèrent de puissantes monarchies à Babylone, à Ninive et en Egypte, sans
parler des petites principautés que les descendants de Cam fondèrent dans le
pays de Canaan, après en avoir expulsé ses premiers possesseurs.
Les plus longues chronologies donnent à chaque patriarche, à la naissance
de son fils aîné, un âge qui est plus en proportion avec la diminution graduelle
de la longueur de la vie humaine (1).
A cela on objecte, en faveur des périodes plus courtes: