Page 239 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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C'est l'histoire ecclésiastique seule qui nous apprend ce que sont devenus la
plupart des apôtres dont il n'est plus reparlé dans le Nouveau-Testament. Elle
nous montre qu'avant la destruction de Jérusalem, et dans les trente années
qui suivirent la mort de notre Seigneur, l'Evangile fut prêché en Macédoine et
en Syrie par Jude; en Egypte et dans les contrées voisines de l'Afrique, par
Marc, Simon et Jude; en Ethiopie, par l'officier de la reine Candace et par
Matthias; dans le Pont, par Pierre; dans les sept Eglises apocalyptiques, par
Jean; chez les Parthes, par Matthieu; en Scythie, par Philippe et André; en
Perse, par Simon et Jude; en Médie, par Thomas; en Italie et en Grèce, par
Paul. Dans la plupart de ces contrées des Eglises se fondèrent vers cette
époque, tant avait été. rapide la propagation de l'Evangile, commandée et
ordonnée par Jésus-Christ Marc, XVI, 15-20.
D'un autre côté l'histoire nous fait connaître ce que croyaient les premiers
chrétiens. Dans une lettre encore existante, écrite par les chrétiens de Smyrne,
et racontant le martyre de Polycarpe, ils disent, en réponse aux Juifs qui leur
reprochaient d'être sur le point d'adorer Polycarpe au lieu de Jésus-Christ: “Hé
1 comment cela serait-il possible? Christ seul est, et seul peut être l'objet de
notre culte; c'est lui seul que nous adorons: quant aux martyrs nous
n'éprouvons pour eux que de la reconnaissance et de l'amour.” - Les Pères des
trois premiers siècles tiennent tous le même langage relativement à Christ, et
Eusèbe ajoute (Hist. eccl., V, 27, 28) - “C'est aussi pour cela que les psaumes
et les hymnes, composés depuis le commencement par les hommes pieux et
fidèles, célèbrent les louanges de Christ, et proclament sa divinité (cf. Matth.,
XXVIII, 17)!”
De même quant au devoir de sonder et d'étudier attentivement les Ecritures. Il
est clairement tracé dans la Bible elle-même (2 Tim., III, 15. Jean, V, 39; XXI,
30, 31. Matth. XXII, 29. Luc,, XVI, 29. Actes, XVII, 11, 12. 1 Thes., V, 27. 2
Pierre, I, 19. Apoc., I, 3). Il est intéressant de voir avec quelle énergie les
écrivains des premiers siècles insistent sur l'accomplissement de ce devoir,
Chrysostôme et Jérôme, Origène et Augustin tiennent le même langage. Ils
n'hésitent pas à dire que tous les maux dont ils ont à se plaindre viennent “de