Page 237 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Manéthon, que, vers l'an 2159 avant Christ, l'Egypte fut envahie par des
hordes de bergers cushites venus d'Arabie, qui, après quelques années d'une
domination dure et cruelle, furent renversés et chassés par le soulèvement
unanime des princes de la Haute-Egypte, et s'enfuirent en Palestine, le pays
des bergers, où leurs descendants portèrent plus tard le nom de Philistins. Cet
événement, qui arriva quelques années avant l'administration de Joseph,
explique la méfiance inquiète avec laquelle furent reçus les premiers
marchands israélites qui venaient de la Palestine, et la malveillance avec
laquelle on regardait tous ceux qui étaient, comme eux, bergers et nomades.
- Ce fait d'une invasion de bergers, attesté par les archéologues égyptiens,
Champollion, Rosellini, Wilkinson, est révoqué en doute, mais sans motifs
suffisants, par Hengstenberg, qui conteste toute cette partie du récit de
Manéthon.
On peut remarquer en passant que l'histoire d'Assyrie et les antiquités de
l'Egypte, après avoir paru fournir d'abord aux incrédules leurs plus forts
arguments, sont devenues au contraire les plus puissants témoins en faveur de
l'authenticité des livres saints.
Le meilleur commentaire de Deut., XXVIII, et des prophéties de notre Seigneur
relativement à la destruction de Jérusalem, se trouve dans l'Histoire des
guerres des Juifs, par Josèphe. Il était lui-même Juif de naissance, né à
Jérusalem vers l'an 37, et il fut témoin oculaire du siège qu'eut à éprouver la
capitale de la Judée. L'exactitude de son récit est confirmée par les écrivains
contemporains
et
par
le
témoignage
de
l'empereur
Titus.
Matth, II, 2, 3, s'explique par ce fait bien connu, que, lorsque Jésus naquit, il y
avait dans tout l'Orient comme le pressentiment qu'un grand prince devait
apparaître et gouverner le monde (cf. Tacite, Rist., I, 5. Suet., Vie de Vesp., 4).
Notre Seigneur exhorte ses disciples (Matth., XXIV, 15, 16) à quitter Jérusalem
avant le commencement du siège, et l'histoire profane nous apprend qu'ils
mirent à profit ce conseil, et qu'avant que la ville fût entièrement bloquée par
les armées romaines, ils se retirèrent à Pella, sur la rive orientale du Jourdain.
La tranquillité dont les Eglises jouirent pendant quelque temps et dont il est