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et l'autre (Actes, XVII, 18-32), fait ressortir leurs erreurs et leur révèle les
grandes doctrines de la résurrection et de la rédemption par Christ. La
connaissance de leurs erreurs fait mieux comprendre l'appel que l'Apôtre leur
adresse, et la nécessité d'annoncer l'Evangile à tous, en même temps qu'elle
fait ressortir le caractère de simplicité et de dignité de la vérité.
Les épîtres de Paul proclament la divinité de Jésus-Christ et l'inutilité des
observances cérémonielles pour le salut. Les Ebionites, en repoussant ces
doctrines, repoussaient également les écrits de l'Apôtre et ne conservaient de
tout le canon que des fragments mutilés de l'Evangile de Matthieu, confirmant,
par cette exclusion, l'interprétation que les chrétiens ont toujours donnée des
paroles si profondes de Paul. - Plusieurs des discours de Jésus ont un rapport
direct: et clair aux erreurs et préjugés des différentes sectes juives; on en
reparlera plus au long dans l'introduction aux Evangiles.
Disons cependant que si les erreurs dont la connaissance peut servir à
expliquer certains passages étaient souvent locales et temporaires, elles
dérivaient cependant toujours d'une tendance naturelle au coeur de l'homme,
et que sous ce rapport elles sont susceptibles de se reproduire sous mille
formes diverses et dans tous les temps; leur réfutation, dans l'Ecriture, n'a
donc pas une utilité temporaire seulement, mais elle renferme des vérités d'une
application permanente et universelle.
.
§ 98. L'histoire profane ancienne.
- Quelques exemples suffiront pour
montrer combien la connaissance de l'histoire peut être utile dans l'étude de
l'Ecriture-Sainte.
Il est dit, Gen., XLVI, 34, que les bergers étaient en abomination aux
Egyptiens. Moïse nous donne ce détail pour expliquer comment il se fit que les
Israélites furent relégués dans le pays de Goscen, à l'extrême frontière nord de
l'Egypte. Cette espèce d'exil avait l'avantage de les préserver d'un contact trop
immédiat avec un peuple idolâtre. Mais Moïse n'explique pas les causes de
cette horreur des Egyptiens pour les bergers. Les recherches du docteur Hales
et de Faber suppléent à ce silence. Ils ont découvert, d'après un fragment de