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(Schoetgen, Horoe hebr., I, V, 6. Lyall, Propoedia prophetica, p. 270). On entrait
dans ce royaume en devenant son disciple. Les Juifs avaient sur sa nature les
idées les plus erronées, et notre Seigneur devait prendre à tâche de les
redresser. C'est ce qu'il fit par ses enseignements et par ceux de ses apôtres.
C'est donc par l'étude du Nouveau -Testament que nous apprendrons à
connaître la vraie nature du royaume de Dieu, et le fait que ce nom était donné
par les Juifs au règne du Messie, fait qui nous est connu par des sources
étrangères à la révélation, complète nos connaissances à ce sujet, et confirme
les
inductions
qu'on
pouvait
tirer
des
auteurs
sacrés.
Les Juifs, en parlant d'un prosélyte, disaient “Il est né de nouveau;” cette
expression, tout-à-fait locale, suffirait à expliquer le sens des paroles de Jésus
sur la régénération (Jean, III).
Lier ou délier signifiait, chez les Juifs, défendre comme illicite, ou permettre
comme légal (Lightfoot); c'était une déclaration de fait. Ce sens donne, d'après
Wettstein,
la
vraie
explication
de
Matth.,
XVIII,
18.
Les préceptes du sermon sur la montagne reçoivent parfois un grand jour par
la connaissance de certains détails que nous fournissent les secours
extérieurs. Les pharisiens affirmaient, par exemple, que les pensées du coeur
ne suffisaient jamais à constituer un péché (cf. Matth., V, 28). Les scribes
prétendaient que certaines offrandes déposées par les fidèles sur l'autel
pouvaient expier tous les péchés dont la répression n'était pas de la
compétence du magistrat (verset 24). Tous étaient d'accord, au dire de
Maïmonides, à affirmer que des serments faits par le ciel ou par la terre
pouvaient être éludés, et qu'ils n'avaient pas la solennité, ni par conséquent la
valeur de ceux dans lesquels était intervenu le nom de Dieu (verset 34). Ils
disaient encore qu'une longue prière ne revient jamais à vide vers celui qui l'a
faite (Buxtorf); cf. VI, 7. - Voyez, pour d'autres et nombreux exemples, les
Horoe hebr. de Lightfoot et de Schoetgen, ainsi que les Commentaires de Gill et
de Koppe, et les Notes de Wettstein sur le Testament grec.
Les principales sources à consulter, en ce qui concerne les doctrines et les
idées superstitieuses des anciens Juifs, sont les Targums et le Talmud. Puis