Page 224 - LE MANUEL DE LA BIBLE

Version HTML de base

224
examiner le sens qu'un mot a dans un livre et chez un auteur, celui qu'il a
dans les autres écrits de la même époque et celui qu'il a dans le reste de la
Bible;
n'admettre, pour un passage en apparence parallèle, aucun sens qui ne soit
en rapport avec le contexte ou avec l'objet, que traite et que se propose
l'auteur. Le mot oeuvres n'a pas le même sens chez Jacques que dans les
épîtres aux Romains et aux Galates. Le mot parole n'a pas le même sens Jean,
I, 1 que 2 Tim., IV, 2, où il signifie l'Evangile.
.
§ 91. Parallélisme des idées.
- On compare entre eux des récits différents
d'un même fait, ou des faits de même nature, ou des passages différents, mais
relatifs à une même doctrine, pour obtenir une, idée exacte et complète de la
vérité telle qu'elle est contenue dans l'ensemble des Ecritures. Voici deux
exemples empruntés à la controverse. Veut-on savoir si la coupe de la
communion appartient à tous les fidèles, ou si elle doit être donnée au prêtre
seul? On trouve d'abord le commandement du Sauveur: Buvez-en tous (Matth.,
XXVI, 27). Si l'on prétend qu'il ne s'agit là que des apôtres, il faut examiner 1
Cor., XI, où le même sujet se trouve traité au point de vue de l'Eglise et des
fidèles; là, dans six versets consécutifs (22, 25, 26, 27, 28, 29), les expressions
manger et boire sont réunies, en parlant de la communion, comme étant
inséparables; manger le pain et boire la coupe sont donc deux actes
commandés à tous les chrétiens sans distinction. Que chacun s'examine soi-
même, et après cela qu'il mange de ce pain, et qu'il boive de cette coupe. -
Second exemple (Matth., XVI, 18): Tu es Pierre et sur cette pierre j'édifierai mon
Eglise. Nous voyons par 1 Cor., III, 11 qu'il ne peut y avoir pour l'Eglise d'autre
fondement que Jésus-Christ; et ce fait ôte au premier passage un sens qu'il
pourrait avoir s'il était pris littéralement. D'un autre côté, il résulte de Actes, II,
41; X, 15, etc., que les prédications de Pierre furent les premières qui furent
adressées aux païens, et dans ce sens on peut dire que c'est lui qui a le
premier fondé l'Eglise parmi les païens. Enfin, l'on peut ajouter avec Augustin,
Luther, etc., que les paroles de Jésus se rapportent non à saint Pierre, mais à