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Rom., XIV, 5, des observances qu'il condamne dans Gal., IV, 10, 11 - et
pourquoi? C'est encore l'étude des épîtres qui nous explique cette différence.
Dans le premier cas, il s'agit de Juifs élevés dans les observances mosaïques,
mais convertis à l'Evangile, et qui conservent encore des traces, des souvenirs
de leur éducation première, des scrupules de conscience à l'endroit d'une
rupture complète: Paul, qui n'est pas suspect d'une fausse tolérance, veut au
moins qu'on respecte, et il respecte lui-même les scrupules religieux aussi
longtemps que la lumière parfaite de l'Evangile ne les a pas encore dissipés.
Dans les Galates, au contraire, il s'agit de païens convertis qui se laissent
persuader que la doctrine de la croix ne les sauvera que s'ils se sont placés
préalablement sous le joug des cérémonies judaïques.
.
§ 89. Cinquième règle.
Il faut expliquer l'Ecriture par l'Ecriture. - Cette règle
est à la fois simple, facile et naturelle. Les choses de Dieu ne peuvent se
comprendre que par l'Esprit de Dieu (1 Cor., II, 10-13). Ce n'est que de cette
manière qu'on peut arriver, non-seulement à l'intelligence de certains passages
en particulier, mais encore à la certitude quant à la doctrine des Ecritures sur
les points de foi et de morale.
Une doctrine n'est véritablement scripturaire que lorsqu'elle renferme et
résume toutes les déclarations de l'Ecriture en ce qui la concerne; un devoir
n'est véritablement scripturaire que lorsqu'il renferme, en motifs, mobiles et
réserves, toutes les prescriptions et tous les enseignements de la Parole de
Dieu. Il en est de l'étude de l'Ecriture-Sainte comme de l'étude des oeuvres de
Dieu dans la nature; on examine d'abord chaque fait, chaque phénomène en
particulier, et l'on cherche à se rendre compte des détails; puis on classifie les
observations recueillies, on compare les phénomènes semblables ou
dissemblables, et l'on en tire des conséquences qui s'appellent alors des lois
générales.
L'importance d'étudier l'Ecriture-Sainte de cette manière ressort des
malentendus nombreux dont l'absence de cette précaution fat la source chez
les Juifs contemporains de notre Seigneur. “Nous avons appris de la loi, disait