Page 219 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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païennes, opinion suivie par d'autres théologiens et qui a pour elle la tendance
générale du livre de Lue. Les deux opinions, du reste, sont probables, et dans
les deux cas la leçon qu'on en peut tirer reste vraie. Il n'en demeure pas moins
constant que l'on ne saurait trop faire attention au but que se propose l'auteur,
et que c'est dans l'idée générale que se trouve l'explication de bien des doutes
ou obscurités de détails.
C'est également une étude attentive du contexte qui peut seule faire
comprendre si dans le repos ou sabbatisme, dont parle l'Apôtre Héb., IV, 3; IX,
10, il est question du repos des saints dans la vie éternelle, ou de la paix que
l'Evangile donne aux croyants dès la vie présente, pour durer éternellement. -
Le personnage de Melchisédec n'a été longtemps revêtu d'un caractère si
mystérieux (Héb., VII) que parce qu'on n'avait pas fait attention au but spécial,
au point unique que Paul cherche à mettre en saillie; le sacerdoce de
Melchisédec était reconnu d'Abraham, bien qu'il fût en dehors d'une généalogie
officielle; le père des croyants ne demande pas au prince de Salem quel est son
père et de qui il descend, parce que son sacerdoce a des titres plus élevés que
ceux de la chair. De même, ajoute l'Apôtre, on peut être un vrai descendant
d'Abraham, et reconnaître cependant le sacerdoce de Jésus-Christ, quoique
celui-ci n'ait pas non plus la légalité charnelle. Les mots “sans père ni mère”
doivent donc se prendre dans le sens le plus restreint possible, et non dans
leur sens ordinaire. C'est le contexte qui l'indique.
On résout de la même manière les difficultés que soulèvent certaines
contradictions apparentes qu'on a toujours remarquées entre Paul et Jacques.
L'un et l'autre apôtre, cela résulte du contexte, prennent le mot foi dans un
sens différent. L'un, s'adressant à ceux qui, par tradition, attachent à la vertu
humaine une idée exagérée, parle de la foi comme seule efficace pour sauver,
mais pour lui l'idée de foi renferme, non-seulement celle de croyances, mais
encore celles de sentiments, d'oeuvres et de pratique. Jacques, au contraire
(voyez aussi 1 Jean, Il, 1), s'adresse à des Sens qui n'ont qu'un christianisme
de paroles, une foi morte, et il veut leur rappeler que nul ne sera justifié par
une prétendue foi qui n'aboutirait pas à la sainteté. - Saint Paul permet dans