Page 214 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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L'Ecriture met souvent en saillie, au moyen du parallélisme, une idée que
l'expression simple ne ferait pas ressortir. Ainsi (Luc, XII, 47, 48) l'opposition
entre celui qui a connu et celui qui n'a pas connu la volonté de son maître, met
en évidence ce fait que, plus un homme a de lumières, plus il est responsable
aussi de l'usage qu'il fera des grâces qu'il a reçues.
Quant au parallélisme par voie d'antithèse, on en trouve quelques exemples
Prov., X, 7; XI, 24. Osée, XIV, 9. «Les voies de l'Eternel sont droites; aussi les
justes y marcheront, mais les rebelles y tomberont.”
Notons encore le parallélisme métrique ou synthétique; il ne se rapporte qu'à la
forme, à la construction de la phrase, et il suffit de le mentionner (Ps. XIX, 7-
11; CXLVIII, 7-13. Esaïe XIV, 4-9).
Quelquefois un mot, exprimant une idée générale et absolue, doit être pris
dans un sens particulier, restreint, que détermine, soit une circonstance
particulière, soit l'ensemble des déclarations de l'Ecriture sur un point de
doctrine. Quand David s'écrie: Fais-moi droit, ô Eternel, selon ma justice et
mon intégrité (Ps. VII, 8), il ne parle que de son droit dans ses rapports avec
Cus, benjamite. La qualité de juste, ou homme de bien, est ainsi attribuée à
des hommes injustes et méchants, mais innocents dans un cas particulier (1
Rois, II, 32. 2 Sam., IV, 11); même à Sodome et à Gomorrhe dans un sens
relatif (Ezéch., XVI, 52. Le conseil d'Achitophel est appelé bon, la conduite de
l'économe infidèle est approuvée, mais toujours à un point de vue seulement, et
non d'une manière générale. - Jean, IX, 3, signifie que la cécité de l'aveugle-né
ne peut être attribuée, comme le croyaient les disciples, à un péché commis. -
Jacq., V, 14, s'explique par les versets 15 et 16; il s'agit de la guérison du
corps, et non du salut de l'âme, comme le prétendent les catholiques-romains,
qui croient trouver dans ce passage de quoi justifier leur cérémonie de
l'extrême-onction.
L'ironie de certains passages est évidente, et dans ce cas les mots signifient, le
contraire de ce qu'ils semblent exprimer (1 Rois, XXII, 15; XVIII, 27. Nomb.,
XXII, 20 (cf. les versets 12 et 32.). Juges, X, 14. Marc, VII, 9. 1 Cor., IV, 8).
Il faut encore apporter une grande attention, soit aux parenthèses qui