Page 130 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Juste. Il est dans tous les cas parlé de ce conseil, de son existence et de ses
travaux,
dans
les
plus
anciens
ouvrages
des
Juifs.
Après la captivité, de nombreuses synagogues s'établirent en Judée et dans
toutes les contrées où résidaient les Juifs de la dispersion; les copies des
saintes Ecritures se multiplièrent dès-lors si rapidement, que la conservation
de quelques manuscrits particuliers cessa d'avoir aucune importance
historique et ne fut plus qu'une affaire de simple curiosité (voyez Haevernick,
Einl. ins A. T., et un article sur le canon de l'Ancien-Testament, dans les
Mélanges de théologie réformée de Haevernick et Steiger. Genève).
La traduction des Septante, dont il a été parlé déjà, fut la prompte conséquence
de cette abondante dissémination des livres saints, comme elle est un témoin
authentique de leur canonicité.
.
§ 51. Les apocryphes
. - Examinés aux divers points de vue qui viennent d'être
indiqués, les livres qu'on connaît sous le nom d'apocryphes ne peuvent
revendiquer aucune autorité divine. Les preuves extérieures leur sont
contraires,
aussi
bien
que
les
preuves
intérieures.
Ils ne figurent en effet dans aucun catalogue des quatre premiers siècles du
christianisme, et ils n'ont jamais été considérés comme règle de foi jusqu'aux
jours du concile de Trente, qui le premier, et seul, les a déclarés canoniques.
Philon ne les cite jamais comme il cite l'Ecriture, et Josèphe les repousse d'une
manière positive (Contre Appion, 1, 8). Les Juifs ne les ont jamais reçus comme
canoniques, et ils ne sont cités ni par notre Seigneur, ni par les apôtres, ce qui
est d'autant plus remarquable que Paul cite jusqu'à trois fois des auteurs
païens, et que Jude emprunte des citations à d'autres sources hébreuses qui
ne sont pas contenues dans le canon. Il n'est pas moins digne de remarque que
le dernier des hommes inspirés de l'Ancien-Testament termine ses oracles en
recommandant à ses compatriotes les livres de Moïse, et en déclarant qu'il ne
faut plus attendre aucun messager de l'Eternel avant la venue du second Elie
(Mal., IV, 4-6).