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le fait que les apôtres n'ont pas eu l'occasion de les citer; de ce que pour les
uns il y a une preuve positive, il ne résulte pas que la preuve soit négative pour
les autres, et cela d'autant moins que plus d'une fois l'Ancien-Testament est
considéré comme un ensemble.
Le Nouveau-Testament cite, en effet, l'Ancien sous la triple division de: la loi,
les prophètes et les Ecritures (ou les Psaumes). Il cite, en outre, à part tous les
livres, à l'exception de Ruth, Esdras, Néhémie, Ester, le Cantique, l'Ecclésiaste
et peut-être les Lamentations.
La version des Septante, qui, par son origine comme par son ancienneté, est
une preuve positive, les renferme tous.
Le fils de Sirach (130 ans avant Jésus-Christ) mentionne la triple division de
l'Ancien-Testament, ainsi que Philon (41 ans avant Jésus-Christ) qui, en outre,
cite séparément tous les livres qui le composent, excepté Ruth, Chroniques,
Néhémie, Ester, le Cantique, l'Ecclésiaste, Lamentations, Ezéchiel et Daniel.
Josèphe (né l'an 37) les énumère également en trois classes renfermant tous les
livres du canon actuel.
Parmi les Pères de l'Eglise grecque, Méliton (177) les mentionne tous, excepté
Ester et Lamentations; Origène (230), tous sans exception; Athanase (326),
tous, sauf Ester; Cyrille de Jérusalem (348), le concile de Laodicée (363),
Epiphane (368), Hilaire de Poitiers (370), tous sans exception; Grégoire de
Nazianze (370) et Amphiloque (id.), tous. Les canons apostoliques, d'une date
incertaine, mais antérieurs à la fin du quatrième siècle, et les constitutions
apostoliques les mentionnent tous aussi.
Les autorités latines, Jérôme (392), Rufin (397), le troisième concile de
Carthage (397) et Augustin (395) sont d'accord à énumérer tous les livres du
canon
actuel,
comme
formant
le
canon
des
Juifs.
Mais s'il est facile, grâce aux sources qui viennent d'être indiquées, de
constater le fait, il l'est beaucoup moins de déterminer de quelle manière et en
quel temps le canon fut formé et définitivement clos. On ne peut donner que
des probabilités.