Page 127 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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La sagesse chrétienne examine, en tenant compte de leur valeur intrinsèque,
les données de l'histoire dans le but de pouvoir mieux apprécier les titres de
chaque livre; elle trouve dans la tradition un secours et non pas un contrôle.
La preuve de l'inspiration de chaque livre et, par conséquent, de sa canonicité,
se trouve dans le livre lui-même.
.
§ 50. Le canon de l'Ancien-Testament.
- C'est le Nouveau-Testament qui
nous fournit les plus fortes preuves de la canonicité de l'Ancien. Notre Seigneur
a reçu et considéré comme “Ecriture” les livres que les Juifs lui ont présentés
comme tels, et les apôtres font ressortir le privilège qu'avaient obtenu les Juifs
d'être faits les dépositaires des oracles de Dieu. Il y a dans le Nouveau-
Testament deux cent soixante-trois citations directes et environ trois cent
cinquante allusions indirectes à l'Ancien-Testament, prises de chacun des
livres qui le composent ou à peu près; ce qui montre, non-seulement le rapport
intime qu'il y a entre les deux alliances, mais encore le respect que le
christianisme professe pour les livres saints de l'ancienne.
Les témoignages les moins contestables établissent qu'à la venue de notre
Seigneur le canon était fixé tel qu'il existe maintenant. Josèphe et Philon
déclarent, d'une manière positive, que les livres aujourd'hui regardés comme
canoniques étaient les livres saints de la nation; Josèphe ajoute que ces livres,
dont il donne les noms, étaient reçus de tous les Juifs, que tous les Juifs
combattraient jusqu'à la mort pour les défendre, et que personne n'avait jamais
osé ni les modifier ni en rien retrancher (Contre Appion, 1, 8).
En indiquant par ordre les diverses autorités qui établissent historiquement
l'identité du canon ancien et du canon actuel, il ne faut pas perdre de vue que,
certains livres sont quelquefois confondus, sous un même titre, avec le livre qui
les précède, comme ne faisant qu'un avec lui, soit à cause du sujet, soit à
cause de la commune origine; ainsi Ruth avec les Juges, Ester avec Néhémie,
les Lamentations avec Jérémie; ce qui explique l'omission de quelques-uns de
ces livres dans divers catalogues. Quant au silence que garde le Nouveau-
Testament sur cinq ou six des livres de l'Ancien, il s'explique naturellement par