Page 125 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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ne furent reçus dans le canon qu'après un second travail de révision. Ils
n'arrivèrent que graduellement à en faire partie au commencement du
quatrième siècle, ils étaient reçus par la plupart des Eglises; à la fin du même
siècle, ils l'étaient par toutes.
Sans entrer ici dans l'examen des preuves qui établissent l'authenticité de
chacun de ces livres en particulier, nous ferons remarquer que les doutes qui
les accueillirent au début ne portaient pas sur l'inspiration de Jacques, de
Céphas, de Jean ou de Jude, mais sur la question de savoir si les écrits portant
les noms de ces apôtres avaient, en effet, été écrits par eux. Ce n'était qu'une
question de fait à résoudre. Or, ces doutes n'ont rien de surprenant. La
question était des plus graves. Beaucoup d'ouvrages apocryphes circulaient
sous le nom usurpé des apôtres. Les apôtres eux-mêmes avaient mis l'Eglise en
garde contre des écrits supposés (2 Thes., II, 1-2. 1 Jean, IV, 1), et les lettres
dont il est question offraient des caractères particuliers; l'épître aux Hébreux
ne porte pas de nom d'auteur, et son style diffère à beaucoup d'égards de celui
de Paul dans ses autres épîtres; la seconde de Pierre diffère pareillement de la
première quant au style; Jacques et Jude se donnent comme serviteurs de
Christ et non comme apôtres; de même Jean, dans la deuxième et troisième, se
désigne simplement sous le nom d'ancien, au lieu de s'appeler apôtre; Jude
enfin cite des autorités qu'on avait lieu de supposer apocryphes.
Ajoutons que ces épîtres, adressées, non à des Eglises particulières, mais aux
chrétiens en général ou à des individus isolés, n'avaient pas été recueillies et
conservées par un corps collectif ayant de l'autorité dans les Eglises, et que,
par conséquent, les preuves extérieures étaient faibles ou manquaient
complètement. On comprend que ces causes réunies aient amené une certaine
hésitation dans les esprits; mais on comprend aussi que la conviction
universelle, se prononçant en leur faveur après les premiers doutes, soit à la
fois une garantie et une preuve de plus de leur authenticité.
Ces détails montrent quelle est la nature des arguments par lesquels on établit
la canonicité du Nouveau-Testament. S'il est prouvé que les livres ont été écrits
par les auteurs dont ils portent les noms, et si l'on a des raisons de croire que