Page 124 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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spécialement promis le secours de son Esprit pour les guider en toute vérité,
leur rappeler les choses qu'il leur avait dites, et les rendre capables de faire
connaître au monde son Evangile.
C'est de la même manière, quoique moins directement, que Jean rendit encore
témoignage au livre des Actes (voyez Wordsworth sur le canon, p. 156 à 160).
Quant aux épîtres de Paul, il y en a treize qui portent son nom. D'autres
disciples étaient présents, pouvant attester qu'elles avaient été écrites par lui (1
Thes., I, 1. 2 Thes., I, 1, etc.). Généralement il dictait sa lettre à un secrétaire
qui, dans ce cas, était aussi un témoin qui en garantissait l'authenticité (Rom.,
XVI, 22), l'apôtre ajoutait alors de sa propre main la salutation et quelquefois la
souscription (Col., IV, 18. 1 Cor., XVI, 21). Ses épîtres étaient confiées à des
personnes sûres pour être portées à destination (Rom., XVI, 1. Col., IV, 7, 8.
Philip., Il, 25. Ephés., VI, 21). Il ordonna dans les premières qu'il écrivit qu'elles
fussent lues en assemblée publique; les suivantes le furent pareillement (1
Thes., V, 27. 2 Thes. II, 15; III, 6, 14. 2 Cor., I, 13. Col., IV, 16); et nous savons
par Ignace, Polycarpe et Clément (1), et surtout par saint Pierre (2 Pierre, III,
15, 16), que ses lettres étaient regardées comme Ecriture inspirée, et lues dans
les Eglises comme la loi et les prophètes de l'Ancien-Testament et comme les
Evangiles du Nouveau. Pour donner à cette observation tout son poids,
ajoutons que saint Pierre, parlant des épîtres de Paul, le fait après que toutes
les épîtres de l'Apôtre aux Eglises avaient déjà été écrites (voyez 2 Pierre, 1, 14),
et qu'il les désigne sous le nom d'Ecriture, nom qui se trouve jusqu'à cinquante
fois dans le Nouveau-Testament, et qui n'est jamais employé pour désigner
autre chose que les livres du canon actuel. Il en résulte donc que ces épîtres
sont de Paul et qu'elles possèdent ce que Paul réclamait pour elles et ce qu'un
autre grand apôtre leur attribue également, une autorité inspirée et canonique.
Elles ne sont pas les paroles de l'homme, elles sont celles de l'Esprit saint.
La première épître de Pierre et la première de Jean furent, ainsi que les livres
déjà nommés, reconnues, dès leur apparition, comme divines.
Les autres livres du Nouveau-Testament furent nommés antilègomènes, ainsi
qu'on l'a vu précédemment (§ 17), ou encore deutéro-canoniques, parce qu'ils