La Bible authentique, quelle version ? - Texte Reçu et Texte d'Alexandrie - La Septante Mythique - Nos bibles modernes falsifiées - Les manuscrits du Nouveau Testament
SECTION V. - Des secours extérieurs qui peuvent être employés pour l'interprétation de la Bible. (Suite 6)
Jérusalem. La capitale de la Judée était Jérusalem. Aux jours d'Abraham, elle s'appelait, Salem, puis elle prit le nom de Jébus quand Israël se fut emparé de la Terre-Sainte (Gen., XIV, 8. Josué, XV, 8). Son nom juif, qui signifie possession, maison de paix, lui fut peut-être donné en souvenir de la conquête achevée. Une partie de la ville appartenait à la tribu de Juda, l'autre à celle de Benjamin. Elle était située sur un plateau assez élevé au-dessus du reste du pays, et dominé lui-même par quatre collines; le sol était pierreux et calcaire; les rochers qui en fermaient l'entrée en rendaient l'accès difficile de tout côté excepté vers le nord (Ps. CXXV, 2). Une profonde vallée l'entourait au sud, au levant et au couchant, et de Vautre côté de la vallée s'élevaient des collines plus hautes encore, de sorte que le voyageur ne découvrait la ville que lorsqu'il était sur le point d'y arriver. La contrée environnante était nue, aride et presque déserte.
L'enceinte de la ville a beaucoup varié. Elle avait atteint sa plus grande étendue lorsqu'elle fut détruite par Titus; elle comprenait alors les quatre collines de Sion, Acra , Morija et Bezétha. Sion était à l'est de la ville, Acre immédiatement au nord, mais moins élevée, de sorte qu'on les distinguait souvent sous les noms de ville haute et ville basse. Elles étaient séparées par une haute muraille, construite par David qui résidait sur le mont de Sion; c'est sur la même colline que s'élève aujourd'hui une église protestante anglaise.
Morija, où l'on suppose qu'Abraham allait sacrifier son Isaac lorsque range arrêta son bras, était située à l'est d'Acre; c'est là qu'était le temple. La vallée qui séparait ces deux collines fut presque comblée polir faciliter les abords du saint lieu. Elle était reliée au mont de Sion par un pont et une terrasse. C'est là que s'élève aujourd'hui la mosquée d'Omar.
Au nord était Bezétha qu'Agrippa réunit à la ville.
Josèphe donne à la ville 33 stades de tour, soit 6 à 7 kilomètres, ce qui n'est certainement pas exagéré.
Le temple. Ce nom s'applique dans notre langue et dans nos versions, non-seulement au lieu de culte proprement dit, au lieu saint et au saint des saints, mais d'une manière générale à tout l'ensemble des cours et bâtiments qui en formaient les dépendances. - Le premier temple fut construit par Salomon; il ne conserva toute sa gloire et sa splendeur que pendant le court espace de quatre-vingt-quatre ans. Sésac, alors roi d'Egypte, s'en empara et le dépouilla de ses trésors qu'il emporta. Après avoir subi plusieurs autres profanations partielles, il finit par être pillé et brûlé par les Caldéens, sous les ordres de Nébucadnetsar, 584 ans avant Christ (2 Rois, XXV, 13-15. 2 Chron. , XXXVI, 17-20). - Le second temple fuit élevé par Zorobabel , mais bien moins vaste et moins riche que le premier (Ezéch., Ill, 12); il fut profané par Antiochus Epiphane, qui y plaça sur l'autel des holocaustes la statue de Jupiter, 463 ans avant Christ. Cet état de choses dura trois ans , jusqu'à ce que Judas Maccabée triomphant purifia le temple et restaura le culte, 160 ans avant Christ (2 Macc., X, 3).
Environ 46 ans avant la naissance de Christ , Hérode - entreprit la restauration, ou, pour mieux dire, la reconstruction de ce temple. Pendant neuf ans et demi il employa à ce travail dix-huit mille ouvriers, et n'épargna ni peines ni dépenses pour le rendre égal en magnificence à son premier modèle. Après sa mort, les Juifs poursuivirent les ouvrages commencés; et dans la première année du ministère de Jésus le temple n'était pas encore terminé , bien qu'il se fût écoulé quarante-six ans depuis qu'Hérode avait réuni les matériaux nécessaires et mis la main à l'oeuvre (Jean, II, 20). Des blocs immenses de marbre blanc entraient dans la construction de l'édifice; une muraille extérieure très-élevée l'entourait de toutes parts. Lorsque Titus s'empara de Jérusalem, il fit ce qu'il put pour préserver de la destruction cet admirable monument; mais ses efforts les plus énergiques échouèrent , et le temple tout entier devint la proie des flammes le même mois et le même jour que le premier temple avait été brûlé par Nébucadnetsar, le 15 Loïs (août), 73 ans après Christ. Ce second ou troisième temple ne renfermait pas , comme le premier, l'arche sainte; on n'y trouvait plus ni la shekinah , ni le feu sacré descendu du ciel, ni l'urim et le thummim, ni l'esprit prophétique , et cependant sa gloire fut plus grande, il fut plus glorieux, suivant l'expression du prophète (Aggée, II, 9), parce qu'il fut le témoin de la vie, des miracles et des enseignements de Celui qui petit être appelé le désiré des nations.
Si nous entrons dans ce magnifique bâtiment par la porte orientale appelée la Belle, nous pénétrons d'abord dans la cour extérieure, le parvis des Gentils , et nous en faisons le tour : chaque côté a 246 mètres de longueur. C'est là que se tient le marché; on y vend le sel, l'encens, la fine farine, le bétail, tout ce qui est nécessaire aux sacrifices. Là se tiennent encore les changeurs. Là, mais retirée dans une enceinte spéciale, est la trésorerie.
Devant nous, à l'est, un peu plus élevé et derrière un simple mur qui permet d'y jeter les yeux, est le parvis des femmes. Sur les colonnes qui l'entourent on lit une inscription défendant sous peine de mort aux Gentils et à toute personne souillée d'y entrer (voyez Ephés. , Il, 13 , 14).
Quatorze ou quinze degrés nous conduisent dans le parvis des hommes, qui formait avec celui des femmes ce qu'on appelait le parvis des Israélites. C'est là que le peuple se tenait en prières pendant que le sacrificateur offrait l'encens dans le sanctuaire (Luc, I, 10). Aux quatre angles étaient des chambres pour la purification des lépreux ou à l'usage des Nazaréens.
Le mur qui séparait ce parvis de celui des prêtres n'avait qu'une coudée de hauteur. Ce dernier entourait immédiatement le temple de tous côtés; on y montait par douze marches. Au portique qui s'élevait à l'entrée étaient suspendus les dons et les offrandes des fidèles (Luc, XXI, 5). C'est aussi là qu'étaient les salles de réunion du sanhédrin, avant que les scènes de violence qui se multiplièrent dans les dernières années de l'existence de Jérusalem l'eussent contraint de chercher pour ses assemblées un local plus sûr et plus tranquille.
Du portique on entre dans le lieu saint, et l'on a en face de soi le saint des saints, qui en est séparé par un double voile, celui qui, au moment de la mort du Sauveur, se déchira en deux , comme pour signifier que dorénavant, et par ce seul médiateur Jésus-Christ, l'accès auprès de Dieu était ouvert et libre à tous (Héb., X, 19-22). Le saint des saints avait 20 coudées de long , 20 de large et 60 de haut; ou n'y pénétrait qu'une fois l'année, le grand jour des Expiations , et le souverain sacrificateur seulement (Lév., XVI, 2. Héb., IX, 2-7).
Lors de la destruction de Jérusalem , après l'incendie du temple, Titus réunit sur un char de triomphe ce qu'il put sauver du lieu très-saint - la table des pains de proposition, le chandelier d'or, le livre de la loi et les deux trompettes: ces insignes de la victoire furent plus tard représentés en relief sous la voûte de l'arc de Titus, et restent encore aujourd'hui un monument authentique de la vérité des Evangiles et de l'histoire sainte.
En sortant du temple , on trouve au nord-est le marché des brebis, et à côté le réservoir de Béthesda , où on les lavait avant de les livrer aux sacrificateurs.
Au nord-ouest s'élevait la citadelle Antonia, bâtie par Hérode-le-Grand. Elle communiquait avec les parvis du temple, à l'extérieur par de longs escaliers, à l'intérieur par des souterrains inconnus; une garnison romaine l'occupait habituellement. C'est de là que le tribun accourut avec les soldats pour apaiser le tumulte causé par la présence de Paul, et, disait-on, de Trophime , dans le temple (Actes, XXI , 31). C'est là que Pilate résidait quand il venait de Césarée à Jérusalem. C'était, selon quelques-uns , le prétoire où le juge rendait la justice (Jean, XVIII, 28, 33 ; XIX, 9. Matth., XXVII, 27). Le siège judicial était devant le prétoire, mais en dehors, car les Juifs n'auraient pu pénétrer à l'intérieur sans être souillés. Un de ces pavés en mosaïque, appelé Gabbatha , que l'on trouve presque partout où les Romains ont passé, entourait le siège judicial et lui servait d'ornement. Quand Pilate interrogea Jésus, il était dans l'enceinte du prétoire; quand il parlait aux Juifs , il sortait sur le pavé. C'est là qu'il prononça sa sentence. C'est dans l'intérieur du prétoire que les soldats se moquèrent de Jésus et l'insultèrent (Marc, XV, 16). Peut-être dans l'intention d'émouvoir la pitié des Juifs , Pilate fit sortir Jésus et le leur présenta « au lieu appelé Gabbatha, » et quand Jésus leur eut été livré définitivement, il fut conduit par la porte de Justice (à l'ouest du temple) au Calvaire, qui était en dehors de l'enceinte de Jérusalem ; c'est là qu'ils le crucifièrent.
La nuit où Jésus fut livré, il fut arrêté dans le jardin de Gethsémané, conduit à Acra chez Anne , de là chez Caïphe sur le mont de Sion , puis au prétoire, puis chez Hérode à Bezétha , puis de nouveau au prétoire, enfin au Calvaire.
La montagne des Oliviers s'élevait à l'est de Jérusalem, et en était séparée par le torrent et la vallée de Cédron. Cette vallée a été pendant plus de trois mille ans, et elle est encore aujourd'hui, destinée aux sépultures : elle est appelée dans l'Ancien-Testament la vallée de Josaphat (Joël, III, 2).
Au sud était la vallée de Hinnom (Gué-Henna, géhenne) , où les Juifs ont adoré Moloc et lui ont offert en sacrifice leurs propres enfants. Quand Josias les rappela au culte du vrai Dieu , cette vallée devint le réceptacle des immondices de la cité, et l'on y jeta les corps des criminels qui avaient été exécutés ( 2 Rois, XXIII, 10. 2 Chron., XXVIII, 3 ). Pour consumer au fur et à mesure ces substances dont les émanations eussent pu être dangereuses, on y entretenait presque continuellement de grands feux , ce qui fit considérer cette vallée comme l'emblème des châtiments éternels ( Matth. , V , 22 ). Vers l'extrémité sud de la vallée était le champ du Potier, qui , par suite des circonstances de son acquisition, s'appela plus tard le champ du sang.
Histoire postérieure de Jérusalem. Quand la ville fut détruite, il périt plus d'un million de Juifs, et quatre-vingt-dix-sept mille furent faits prisonniers. Soixante ans après, ceux qui essayèrent de se grouper de nouveau autour des ruines de leur ancienne capitale, furent bannis sous peine de mort, et la charrue passa sur l'emplacement du temple. Mais après quelques siècles Jérusalem fut rebâtie. En 614, les Perses s'en emparèrent, et plus de quatre-vingt-six mille chrétiens furent mis à mort. En 637 , elle tomba' au pouvoir des Sarrasins, qui la gardèrent jusqu'en 1079, époque à laquelle les Turcs en devinrent maîtres. C'est maintenant encore une ville assez considérable qui compte de 20 à 25,000 habitants, mais elle est foulée aux pieds par les Gentils, « un sujet d'étonnement , de railleries et d'invectives. » (Deut., XXVIII, 37.)
Après la destruction de Jérusalem par Titus, beaucoup de Juifs se retirèrent dans la ville de Tibériade , qui demeura longtemps pour eux le principal siège de leur religion et de leur littérature.
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§ 107. Géographie (suite). Les nations étrangères. - Une connaissance un peu exacte des lieux mentionnés dans la Bible donnera souvent l'explication de passages obscurs, ou fera ressortir la beauté et la valeur de certaines particularités qui, sans cela, passeraient inaperçues.
Ainsi, dans le Nouveau-Testament, le nom d'Asie s'applique habituellement à une seule province de l'Asie-Mineure, dont Ephèse était la capitale ; on comprend alors que l'Apôtre à qui il était défendu d'aller en Asie, se sentit libre cependant de passer en Bithynie, autre province de l'Asie-Mineure (Actes, II, 9. 1 Cor., XVI, 19. Apoc., I, 4).
Le nom de mer est donné quelquefois à des fleuves ou à de grandes rivières. au Nil (Nahum, III, 8) , à l'Euphrate (Esaïe, XIX, 5). La description de Nahum se rapporte à No-Hammon , ou Thèbes, l'ancienne capitale de l'Egypte, assise sur les deux rives du Nil, à 4 ou 500 kilomètres de la Méditerranée ( voyez Esaïe, XXVII, 1. Jér., LI , 36 ). Le Nil s'appelle encore aujourd'hui el Bahr (la mer) chez les Arabes, au dire de Robinson. - Territoire ou quartiers (Matth., II, 16; XV, 21 ) signifie, ou bien un district spécial, ou bien le simple voisinage.
A l'époque de notre Sauveur les Juifs désignaient sous le nom général de Grecs toutes les nations civilisées, eux seuls exceptés ( Actes, XIX, 10 ; XX, 21. Rom. , I , 16 ; II, 9, 10 ; X, 12 ) , comme les Grecs de leur côté appelaient barbare tout ce qui n'était pas eux. La femme que Matthieu appelle une Cananéenne est ainsi appelée par Marc une femme grecque (c'est-à-dire païenne ) et syro-phénicienne de nation , le mot syro étant ajouté pour les lecteurs romains auxquels cet évangile était destiné, et qui auraient pu penser d'abord à la ville de Carthage, colonie phénicienne plus connue.
Quelquefois cependant le nom de Grecs, ou d'Hellénistes, est pris en un autre sens par les écrivains du Nouveau-Testament. Il désigne alors les Juifs établis en dehors de la Palestine, lesquels, pour la plupart, avaient adopté la langue et les habitudes grecques (Actes, VI, 4 ; IX, 29 ; XI, 20 ).
On a cru quelquefois que Jean , IV, 4 ( il fallait), se rapportait à une direction de l'Esprit. La connaissance de la géographie montre qu'il s'agit simplement dans ce passage du chemin le plus direct à suivre pour se rendre de Jérusalem en Galilée.
D'après Josèphe , Gadara était une ville grecque , qui avait été récemment annexée à la Galilée ( Luc, VIII, 37 ). L'histoire des deux mille pourceaux ne peut donc pas s'expliquer comme une punition de Jésus contre des Juifs transgresseurs de la loi.
La comparaison de Luc, XXIV, 50, avec Actes , I, 12, a paru offrir une contradiction; l'un parle de Béthanie, l'autre de la montagne des Oliviers. Mais les deux passages se concilient quand on se rappelle que, sur l'un des côtés de la montagne, celui qui fait face à Jérusalem, se trouvait Gethsémané; que, sur l'autre côté, se trouvait Béthanie ; et que , du sommet , on voyait et dominait l'un et l'autre de ces endroits.
Samarie est appelée la couronne de fierté des ivrognes d'Ephraïm Esaïe, XXVIII, 1 ). L'image , tirée de ce que l'on avait l'habitude dans les festins de se couronner de guirlandes ( Sapience, II, 7, 8 ) , emprunte un nouveau caractère de ressemblance et de pittoresque au fait que la ville était située au sommet d'un mamelon dont les flancs étaient garnis de vignobles.
La description qu'Abdias, 3, nous donne de la capitale de l'Idumée, « ville qui habile dans les fentes de rochers et qui occupe le haut de la colline , » est parfaitement conforme à ce que l'on connaît de la merveilleuse cité de Pétra, dont les ruines ont été découvertes en 1811 par Burckhard, et visitées plus récemment par Wilson. - Il peut être utile de connaître, quand on se sert d'un atlas biblique , la signification de certains noms qui se présentent souvent, et qui ont un sens positif. Voici les principaux.
Ain, ayun, signifie source, fontaine
Hajr, - grande pierre, rocher
Mukam, -tombeau d'un saint
Arabah, - plaine ou désert
Hummaun, - bain.
Nahr, - rivière
Bahr, - mer ou lac
Jebel , djebal , djibel, - montagne
Nukb , - passage, gué
Baït, beïth, - maison
Jisr, - pont.
Ras, - cap, cime
Bir ou beer, -source
Kabr, tombeau
Tel , -colline
Burg, - château
Khân, auberge, hôtellerie.
Wady, ouadi
Deir, -couvent
Khulat, kusr, kasr, - château
Wely, - vallée, cours d'eau
El, en , er, - le, la
Merj, - prairie
Gorge , - vallée entre deux montagnes
Mesjed, - mosquée , temple
§ 108. Géographie physique. - On comprend sous ce nom tout ce qui a rapport au climat, à la température, aux saisons d'un pays.
Le climat de la Judée est généralement chaud, et d'une chaleur si intense qu'elle peut devenir fatale. Beaucoup de soldats de l'armée de Baudouin IV périrent de chaleur dans les environs du Tabor, à peu près là où mourut, aux jours d'Elisée , l'enfant de la femme de Sunem, frappé par le soleil (2 Rois, VI, 18-20). Aussi le prophète, comparant le Sauveur à l'ombre d'un gros rocher dans une terre altérée , devait-il être compris (Esaïe, XXXII, 2).
Il ne pleut jamais en Palestine pendant l'été, mais chaque soir une épaisse rosée tombe sur la terre presque subitement, et mouille jusqu'aux os le voyageur qui s'est laissé surprendre (cf. Ps. CXXXIII, 3. Osée, Vl, 4 ; XIV, 5. 2 Sam., XVII, 12).
Philon prétend même qu'en Egypte il ne pleut jamais dans aucune saison; ce qui est sûr c'est que la pluie y est excessivement rare (Zach., XIV, 18). Le miracle de la pluie envoyée par Moïse (Exode, IX, 18-26) est rendu par là d'autant plus frappant, ainsi que l'endurcissement de Pharaon résistant à une semblable manifestation de l'intervention divine.
La pluie est ordinairement précédée d'un tourbillon de vent (cf. 2 Rois, III, 16, 17. Prov., XXV, 14).
Le vent d'est, en Palestine, est très-nuisible à la végétation. En hiver il est sec et froid ; en été, sec et chaud. Il sèche et flétrit rapidement les feuilles et les fleurs (Gen., XLI , 6. Ezéch., XVII, 10 , XIX, 2. Osée, XIII, 15). Sur la Méditerranée , il est très-dangereux (Ps. XLVIII, 7). C'est le vent d'est, l'Euroclydon, ou Levantin, comme l'appellent les marins d'aujourd'hui, qui fut si fatal au Castor et Pollux (Actes, XXVII, 11). - Le vent d'ouest est annoncé par des nuages à l'occident, et après une longue sécheresse il apporte d'abondantes pluies (Luc, XII, 54. 1 Rois , XVIII, 44, 45). - Le vent du nord est froid et desséchant (Prov., XXV, 23. Job, XXXVII, 9 , 22). - Le vent du sud apporte de la chaleur et des tourbillons (Luc, XII , 55. Zach., IX , 14).
Il est souvent parlé de ces tourbillons , dans l'Ecriture, comme symboles de la puissance de Dieu dans le châtiment des méchants, et de la soudaineté avec laquelle il les frappe (Prov., I, 27; X, 23). Bruce , dans son voyage à la découverte des sources du Nil , raconte qu'ils furent surpris par un coup de vent si violent qu'il enleva un chameau, et le transporta à une assez grande distance , et que lui-même et ses serviteurs furent jetés par terre avec tant de force que le sang leur jaillit par les narines. Maillet raconte que quelquefois des caravanes entières ont été englouties sous les sables amoncelés par ces tourbillons. Quand le vent se complique de l'ardent et pestilentiel simoûn, il devient bien plus terrible encore. Thévenot parle de quatre mille personnes qui succombèrent en 1655 , suffoquées de cette manière, et de près de vingt mille en 1688 (cf. Esaïe, XVII, 13, XXXII, 2. Osée, XIII, 3. Prov., XXIX, 1. Matth., VII, 27).
L'importance des sources en Orient ne peut être pleinement appréciée que par ceux qui ont connu le manque d'eau dans la saison chaude. Des sources furent une cause de luttes entre Abimélec et Isaac (Gen., XXVI); et Moïse célèbre la bonté de Dieu parce qu'il leur avait donné dans le désert des sources qui ne tarissaient point (Deut., VI , 11). Les voyageurs qui traversent le désert font quelquefois 25 à 30 lieues sans rencontrer ni source ni puits. De distance en distance on peut savoir qu'on en rencontrera ; il y a des puits qui ont jusqu'à 60 mètres de profondeur , et qui ne sont alimentés que par les pluies. Les hommes pieux, se rendant à Jérusalem, puisaient chaque jour de nouvelles forces dans la pensée qu'ils approchaient de la ville sainte, et le Psalmiste peut dire, dans un style spirituel et figuré, que l'eau du ciel remplissait leurs puits (Ps. LXXXIV, cf. Gen., XXIV, 16). Les faux docteurs sont comparés à des citernes crevassées qui ne renferment pas d'eau (2 Pierre, II, 17); leurs auditeurs s'en reviennent amèrement désappointés. Le mirage, cette apparence lointaine et trompeuse §eaux vives perdues au milieu des sables, est souvent aussi employé comme image pour peindre le désappointement et les espérances déçues. chameaux et voyageurs sont également trompés , lorsqu'en s'approchant de ce qu'ils prenaient pour des nappes d'eau , ils ne trouvent qu'une poussière ardente (voyez Jér., XV, 18).
La différence quant à la température, entre les jours et les nuits, n'est pas aussi grande en Europe «elle l'est dans les pays chauds de l'Orient. Là les nuits d'été sont aussi fraîches que les nuits du mois de mars à Paris, tandis que les jours sont d'une chaleur suffocante (Voyez Gen., XXXI, 40. Jér., XXXVI, 30. Esaïe, XLIX, 10. Apoc., VII, 16).
Quand l'Ecriture parle du temps, la chose la plus variable, et celle dont les lois sont en apparence le plus difficiles à déterminer, elle en parle comme dépendant du Créateur, et soumis avec le reste au contrôle et à la direction de la divine Providence (Matth. , V, 45. Actes, XIV, 17, Ps. CXLVII, 16-18. Jér., V, 24. Nahum, I, 5 , 6).
(Voyez, sur ce sujet, les voyages en Orient de Robinson, Wilson, Strauss, Gasparin , etc,).
2M 10,3 Une fois le Temple purifié, ils bâtirent un autre autel, puis, ayant tiré des étincelles de pierres à feu, ils prirent de ce feu et, après deux ans d'interruption, ils offrirent un sacrifice, firent fumer l'encens, allumèrent les lampes et exposèrent les pains de proposition.
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