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influence est manifeste dans la décision du
concile de Trente, qui veut conserver à la volonté
libre de l'homme, réveillée par Dieu, sa
coopération dans l'œuvre de la justification, et
qui maudit la doctrine de l'inertie et de
l'impuissance radicale de l'homme en présence
de l'appel que lui adresse son divin Sauveur.
Après le concile de Trente, Michel Bajus, de
Louvain,
avait
essayé
de
renouveler
l'augustinisme; il avait enseigné que le libre
arbitre, sans la grâce de Dieu, n'a de force et de
jeu que pour le péché; toutes les œuvres des
infidèles sont des péchés, et les vertus des
philosophes des vices. Pie V l'avait censuré sous
une forme adoucie. Quant aux Jésuites, ils
développèrent un enseignement suivant lequel
l'homme, en regard de Dieu, conserve une
certaine indépendance d'activité pour l'œuvre
de sa justification
. Dans leur
«Censura de
prœcipuis doctrinœ cœlestis capitibus»
, de l'an
156o, les Jésuites de Cologne soutinrent que la
grâce de Dieu était toujours prête à secourir les
cœurs ouverts pour la recevoir. Les Jésuites de