Page 125 - ISRAEL EST L

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l’hostilité de la ville est suggérée par Jésus lui-même qui
se retire de la ville quand on complote contre lui (Jean
10:40-42) et ressuscite Lazare, son dernier miracle, hors
de la ville (Jean 11:1-43). C’est aussi Jean qui porte le
coup le plus dur de tout l’Évangile à l'encontre de
Jérusalem: il délocalise le Temple, ce temple qui fonde
depuis Salomon la prépondérance religieuse de la ville. Le
vrai Temple, dit Jean, c'est Jésus (Jean 2:21). Ainsi, non
seulement les trois évangélistes pointent du doigt la
responsabilité de Jérusalem, ville de la souffrance et de la
mort du Juste, mais ils mettent fin à son rôle religieux. La
mission peut donc se déployer partout. La Parole de Dieu
n'a plus de frontières.
Ce que les évangélistes ont fait à travers des récits,
l'apôtre Paul, de son côté, va s’employer à le démontrer
avec des concepts. Le problème, pour lui, est de montrer
que ce Christ est bien le Dieu des promesses et de
l’Alliance, le Dieu des Écritures, le Père Éternel manifesté
dans la chair comme Messie promit depuis le début des
temps. Paul a donc recours aux piliers de la foi juive pour
en montrer l’accomplissement en Jésus. Parmi ceux-ci,
nous retrouvons le Temple et Jérusalem. Paul va donc
s'efforcer de montrer que l'un et l’autre ne sont pas des
réalités matérielles, mais des figures. Il réfléchit d’abord
sur le Temple véritable. Il explique aux Corinthiens que
chaque fidèle est le Temple de Dieu parce que l'Esprit
habite en lui; la communauté chrétienne devient ainsi le
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