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répand des calomnies sur Marie, la mère de Jésus,
l’accusant d’être devenue enceinte à la suite d’un adultère
commis avec un soldat nommé Panthèra. Dans les milieux
chrétiens, on commence à se diviser sur la signification de
l’Incarnation. La découverte des apocryphes, ces textes
des premiers siècles chrétiens qui n’ont pas été retenus
dans le canon du Nouveau Testament, permet aujourd’hui
de connaître l’ampleur des débats. L’un des courants qui a
le plus marqué le IIe siècle est le docétisme, issu de la
gnose. Pour les tenants de ce système de pensée,
caractérisé par le rejet de la matière, il était impensable
que Dieu ait pu s’incarner. Ils niaient donc l’humanité du
Christ, et par conséquent sa naissance et sa mort. Mais ils
admettaient que le corps de Jésus avait été visible.
Toutefois, ce corps n’était qu’une apparence sans réalité
matérielle. L’évêque Irénée de Lyon a longuement
combattu les différents systèmes gnostiques, et plus
particulièrement le docétisme.
Grâce au traité «Contre Fauste» de saint Augustin, on
connaît également la pensée des manichéens, qui s’est
développée au IIIe siècle. Pour les adeptes de ce
mouvement, le Christ avait un corps immatériel, un corps
astral en somme. Les manichéens considéraient la matière
comme mauvaise. Jésus n’avait donc pu ni s’incarner, ni
souffrir, ni mourir réellement. Fauste prétendait que le
Christ était descendu du monde de la lumière pour
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