la perspective prophétique des événements qui devaient être séparés par des siècles, la délivrance de
Noé, la délivrance du monde par Jésus.
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LÉMUEL,
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Proverbes 31:1. Selon les uns c'est un nom symbolique, mais il ne présenterait comme tel aucun sens
convenable; d'autres y voient, au moyen de quelques changements de lettres, le nom de Salomon;
d'autres, en recourant à l'arabe, y trouvent le nom d'Ézéchias; et la mère de ce roi serait, ou bien
Bathsébah, ou bien Abi; d'autres pensent enfin à quelqu'un de ces petits rois inconnus, voisins de la
Judée, mais c'est encore moins vraisemblable. L'opinion la plus générale, qui prend Lémuel pour
Salomon, a quelque chose de naturel quand on considère l'ensemble du recueil des Proverbes; elle se
justifie aussi par le contenu de ce 31e chapitre, qui renferme de si beaux conseils à un jeune roi, versets 2-
9, et de si sages avertissements d'une mère pieuse à son jeune fils, une description si pleine de grâce et de
vérité du caractère d'une épouse vertueuse, 10-31; et l'on comprend parfaitement ces paroles dans la
bouche de Bathsébah, qui, enlevée à son premier époux, aurait dû partager le repentir du séducteur si elle
avait été complice, et dans tous les cas se rattacher toujours plus fortement à la vertu conjugale, qui seule
peut assurer le bonheur de l'époux et de l'épouse. Mais on se demande pourquoi et à quel propos
Salomon aurait pris ici le pseudonyme de Lémuel; on ignore pourquoi Salomon se serait caché sous un
faux nom, et il suffit de cette improbabilité pour faire rejeter cette supposition. On doit admettre que
Lémuel était peut-être, comme Agur, un des sages dont il est parlé 24:23; ou bien que c'est un nom fictif,
et que Salomon, ou un autre auteur inspiré, aura mis dans la bouche d'une mère, également fictive, les
conseils qu'il fait adresser au jeune roi.
— Les deux fragments de ce chapitre sont complètements indépendants l'un de l'autre, pour la forme
comme pour le fond.
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LENTILLES,
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l'eruum lens de Linnée (Cl. XVII, 3), petit légume bien connu, et dont il est parlé Genèse 25:34; 2 Samuel
17:28; 23:11; Ézéchiel 4:9. Les lentilles d'Égypte était fort estimées des anciens, principalement celles
d'Alexandrie; on les cultivait également en Palestine, 2 Samuel 23:11, où elles étaient, comme aujourd'hui
encore en Orient, une nourriture sans doute toujours frugale, mais appétissante, et que ne dédaignent pas
même les riches et les grands. D'après le voyageur Shaw, on fait bouillir un plat de lentilles avec de l'huile
et de l'ail; ainsi apprêtées, elles forment une espèce de bouillie couleur chocolat, qu'Ésaü a bien pu
appeler «de ce roux», et qui est encore la nourriture la plus habituelle de presque toutes les classes. En
Arabie, on mêle du riz et des lentilles par portions égales, on arrose le tout de beurre fondu, et c'est pour
la classe moyenne son principal et presque unique régal, surtout pour le repas du soir (Burckhardt).
Diogène de Laerte, comme Ésaü, a nommé ce potage un plat roux, et cette dénomination lui convient
d'autant mieux qu'en Orient les lentilles ont une cosse rouge-brun. Il résulte du passage d'Ézéchiel qu'on
faisait aussi du pain de lentilles; Athénagore et Celse disent la même chose, et Sonnini l'appuie de son
témoignage pour l'Égypte actuelle, mais seulement dans les temps de famine et pour les classes pauvres.
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LÉOPARD,
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Cantique 4:8; Ésaïe 11:6; Jérémie 5:6; 13:23; Osée 13:7; Habacuc 1:8; Daniel 7:6; Apocalypse 13:2. C'est par
ce mot que nos versions traduisent partout l'hébreu namer: d'autres, comme Luther, Winer, etc., le
traduisent par panthère. Il n'est pas facile de décider laquelle de ces deux traductions doit être préférée,
vu que tous les détails que l'Écriture sainte donne de cet animal conviennent aussi bien à l'un qu'à l'autre:
la seule chose qui prouverait en faveur de la panthère, c'est qu'elle paraît avoir été connue en Palestine (—
Voir: Seetzen et Burckhardt), tandis que le léopard y aurait été rare et peut-être même inconnu. D'un
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