ami et disciple du Sauveur, frère de Marthe et de Marie, demeurait à Béthanie. Il tomba dangereusement
malade et mourut pendant un voyage de Jésus à Béthabara, et déjà depuis quatre jours il était enseveli
quand Jésus, de retour avec ses disciples, le ramena à la vie par une parole aussi puissante et aussi simple
que celle de la création: «Lazare, sors dehors!» Jean 11:1; 12:1. Ce miracle si grand irrita d'autant plus les
principaux sacrificateurs contre celui qui l'avait fait, et détourna en même temps une partie de leur haine
contre celui qui avait été ressuscité: ils cherchèrent à faire mourir Lazare, offrant par leur conduite
insensée un vrai type de la colère des hommes irrégénérés contre ceux en qui se manifeste une vie
nouvelle.
D'après la tradition, Lazare était alors âgé de trente ans, et il vécut encore, depuis trente autres années; il
est donc probable qu'il vivait encore lorsque les trois premiers évangélistes composèrent leur travail, et
c'est peut-être par cette circonstance, à cause de la haine que les Juifs portaient à cet irrécusable témoin,
qu'ils ont passé sous silence ce miracle qu'ils devaient bien connaître, mais dont le récit eût troublé et
compromis de nouveau la vieillesse et la vie de ce disciple. Une autre tradition porte que Lazare et
Marthe, après la mort de Jésus, sont venus dans les Gaules, en Provence, et qu'il a prêché l'Évangile à
Marseille. En 870, on prétendit avoir trouvé ses os en Chypre, mais on sait tout le cas qu'on peut faire des
os de l'Église romaine.
Dans la seconde moitié du deuxième siècle, l'empereur Marc-Aurèle (161-180) persécuta les chrétiens. Ses
principales victimes furent les martyrs de Lyon, nous indiquant que le Christianisme avait pénétré très tôt dans le
sud de la France. L'épître que les chrétiens de Lyon et de Vienne écrivirent aux Églises d'Asie et de Phrygie, est
l'évidence que des relations existèrent depuis longtemps entre eux et les chrétiens d'Asie-mineure. Le Rev. R.W.
Morgan cite "les Annales Ecclésiastiques" de Baronius où il est dit que "Lazare, Marie Magdala, Marthe, Marcella,
Maximin et Joseph d'Arimathée, laissé à la dérive sur la mer, accostèrent dans la ville de Marseille au sud de la
France et y prêchèrent l'Évangile, pour se rendre par après à Lyon". Nous ne savons comment juste sont ces
régistres, mais nous savons que l'Église Gallicane fut une des premières à être fondée, avant même celle de Grande
Bretagne. Selon le Rev. R.W. Morgan (St. Paul in Britain), le Christianisme pénétra en Bretagne vers les années 36-
39 avec Joseph d'Arimathée qui proclama le salut par le sang royal de Christ versé pour nos péchés, et que l'apôtre
Paul s'y rendit lui-même vers l'an 60 pour annoncer l'Évangile. Cette première pénétration par Joseph
d'Arimathée, accompagné par Lazare et Marie de Magdala, fut transformée en une légende par les païens
superstitieux de ce territoire. Le mythe du Graal ou plutôt "Sangréal", mot qui signifie "sang royal", en est issu.
Selon Morgan l'Église Britannique, Irlandaise, Écossaise, et Gallicane, formèrent une seule Église dont chaque
partie était en parfaite communion avec l'autre. Lorsque Rome pénétra dans ce territoire vers l'an 600, elle trouva
déjà en ce lieu une Église "de fondations apostolique qui reconnaissait les Écrits des apôtres comme seule règle de
foi".
— Le nom de Lazare se trouve encore Luc 16:20; employé dans une touchante parabole du Sauveur; le
malheureux couvert d'ulcères est devenu un type de ce genre d'infortune, et a donné son nom, celui de
lazaret, aux premières léproseries françaises; en hébreu déjà, Lazare (Loezer) signifie celui qui est sans
secours, indigent, malheureux. On ne peut douter que dans la bouche de Jésus le fait qu'il raconte ne soit
une parabole, bien que quelques auteurs se soient demandé si la scène s'était passée à Jérusalem ou à
Babylone; mais cette parabole toute morale, qui devait porter les Juifs à la générosité, renfermait aussi
pour eux une leçon dogmatique bien importante, c'est qu'on peut être fils d'Abraham selon la chair, et ne
pas reposer dans le sein d'Abraham: on en peut tirer aussi cette autre terrible conclusion qui a été
développée dans un sermon de M. de Félice, c'est que ceux qui ne sont pas touchés et convertis par la
lecture de la Parole, resteraient également insensibles aux manifestations les plus magnifiques de la
puissance divine.
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LÉA,
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