patriarches jusqu'à Adam sont évidemment hébreux.» La même thèse a été soutenue et savamment
traitée d'abord par Calmet, puis, de nos jours, par Hævernick, Einleit. § 26, p. 145-155. Winer et d'autres
savants n'hésitent pas, en revanche, à se prononcer fortement en faveur de la priorité du sanscrit. On
comprend que, pour discuter cette question, il faudrait entrer dans des développements que le travail
actuel ne permet pas, dans des recherches et des digressions de philologie et de linguistique qui
n'intéresseraient que fort peu de lecteurs, pas même tous ceux qui pourraient les comprendre. L'ouvrage
de Hævernick est celui qui se recommande le plus aux savants sous ce rapport, et plusieurs rationalistes,
ordinairement assez injustes pour ceux qui ne partagent pas leurs idées, ont parlé de ce travail avec
grande estime.
Outre l'hébreu, 2 Rois 18:26; Néhémie 13:24; Esther 8:9, la Bible fait encore mention de quelques autres
langues, le cananéen, Ésaïe 19:18, le caldéen, Daniel 1:4, l'araméen, que les mages parlaient à la cour de
Babylone, Daniel 2:4, et qui est aussi employé dans quelques édits des gouverneurs perses en Palestine,
Esdras 4:7; cf. 2 Rois 18:26, l'asdodien, Néhémie 13:24, et dans le Nouveau Testament le syro-caldéen, le
grec, le latin et le lycaonien, Jean 19:20; Actes 14:11; 21:37; Apocalypse 9:11; Luc 23:38, sans parler des
langues qui furent parlées le jour de la Pentecôte, Actes 2:8.
— On ne trouve du reste chez les Juifs aucune trace d'interprètes, sauf le seul cas Ésaïe 36:11; où il ne
s'agissait pas même d'une langue différente, mais seulement d'un autre dialecte de la même langue. De
cette absence de truchemans on peut conclure, semble-t-il, que l'étude des langues étrangères ait été assez
cultivée des Juifs, sinon par goût, du moins par nécessité, car ils avaient de continuels rapports de
commerce avec les Égyptiens, par exemple, et avec les Assyriens; le grec cependant paraît avoir fait
exception, et l'on raconte que Jérusalem étant un jour assiégée par les Asmonéens, fut livrée par un Juif
qui parlait grec, et que depuis ce temps on maudit quiconque parlerait cette langue perfide et traîtresse.
La question du don des langues ne peut être traitée par la science; elle ressort de la foi. L'on ne peut rien
ajouter ni retrancher à tout ce qui est raconté Actes 2, et 1 Corinthiens 14; et pour celui qui se tient à cette
révélation avec un cœur simple et pur, la lumière ne lui manquera pas. Ce miracle subsista dans l'Église
aussi longtemps qu'il le fallut pour la conversion et l'affermissement des païens; il subsistait encore aux
jours d'Irénée. Dieu seul connaît à cet égard ce qu'il doit donner à son Église, mais chaque fidèle doit
savoir ce qu'il doit demander.
Le don des langues avec tous les autres dons de l’Esprit, était un don miraculeux désigné pour l’enfance
de l’Église, une fois le but atteint, ce don, incluant tous les autres, cessèrent pour faire place à la parfaite
révélation du Don de Dieu dans le sacrifice de la croix dans l’accomplissement des écrits du Nouveau
Testament.
— Voir: Babel
— Voir: Néander, le Siècle apostol., traduction par Fontanès, et une thèse intéressante de Le Fort.
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LAODICÉE,
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ville de l'Asie Mineure, qui fut des premières évangélisée, et dans laquelle on trouva de bonne heure une
église chrétienne, mais qui s'endormit dans le relâchement, Apocalypse 1:11; 3:14. Saint Paul adressa à
cette église, Colossiens 4:16, une lettre qui, selon les uns, s'est perdue; ou plutôt (— Voir: ce que nous
avons dit à l'article Éphèse) c'était la même que la lettre aux Éphésiens, et elle devait servir d'encyclique à
plusieurs églises de l'Asie Mineure. Laodicée était dans le voisinage d'Hiérapolis et de Colosses, à 7 lieues
de cette dernière ville, Colossiens 4:13,15. On trouve encore sur une inscription Laodicée, Lycus, Caprus;
et sur d'autres, Laodicée sur te Lycus, pour la distinguer d'autres villes ou endroits du même nom.
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