Page 676 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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LAMENTATIONS,
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— Voir: Jérémie.
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LANCE,
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— Voir: Armes.
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LANGUE.
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Lors de la construction de la tour de Babel Dieu confondit les langues pour séparer les hommes, comme
aux jours de la Pentecôte il donna miraculeusement de nouvelles langues pour recueillir son peuple. Mais
l'un et l'autre de ces événements remarquables donne lieu à une série de questions épineuses qu'il n'est ni
facile ni même possible de résoudre toutes. Pour traiter ce sujet, il faudrait en avoir fait une étude longue
et spéciale; peu d'hommes font ce travail et nous devons nous borner à des généralités.
La confusion des langues est-elle la conséquence immédiate de l'intervention divine, et fut-elle la cause de
la dispersion? ou bien, au contraire, la différence des langues a-t-elle été la suite naturelle de la dispersion
des hommes? Cette dernière manière de voir n'appartient pas aux rationalistes seuls, mais aussi à
beaucoup de théologiens chrétiens très respectables, à Grégoire de Nysse en particulier, qui ne voit dans
le récit de Moïse, Genèse 11, qu'une chose fort simple et fort naturelle, savoir, que les hommes s'étant
séparés pour un motif quelconque, il résulta de leur dispersion que, chacun faisant quelques
changements à la langue qu'il avait apprise de ses pères, ils finirent par ne plus pouvoir s'entendre. D'un
autre côté, le texte littéral du récit sacré semble favoriser davantage l'autre opinion, que Dieu, par un effet
subit de sa toute-puissance, fit oublier aux hommes, ou à la plus grande partie d'entre eux, leur langue
primitive, et leur en apprit de nouvelles, ou les força de s'en créer d'autres par le besoin de se comprendre
et l'impuissance où ils se trouvaient de se servir de la langue qu'ils avaient parlée précédemment.
La confusion des langues fut occasionnée par la fragmentation du Continent lors d’une catastrophe cosmique. La
terre à cette époque était encore d’un seul Continent, la chute d’un ou de plusieurs astéroïdes gigantesques
fragmenta le Continent et occasionna le soulèvement des montagnes. Dans la confusion, les peuples furent séparés
l’un de l’autre et développèrent leur propre coutumes et leur propre langues, gardant les souvenirs de leur origine
qui furent exprimés de différentes façons.
À cette question se rattache celle de savoir quelle est la langue primitive, celle que tous les hommes
parlaient avant le jour de la confusion. Nous laissons entièrement de côté toutes les théories et tous les
débats relatifs à l'histoire de la langue naturelle de l'humanité, de cette langue innée que quelques savants
idéologues prétendent devoir exister au moins virtuellement, bien que personne ne la connaisse: la
langue étant une affaire de convention, et, dans tous les cas, le langage naturel ne pouvant plus se
retrouver nulle part ni jamais, à cause de l'existence actuelle des langues connues, la question serait pour
le moins nécessairement sans solution, et il y a peut-être quelque avantage à n'y pas perdre son temps.
— Il y a peu de langues qui n'aient revendiqué l'honneur d'être la langue primitive, l'hébreu, le caldéen,
l'arabe, le syriaque, le chinois, et jusqu'au flamand (— Voir: Gorope Becan, Origines, etc., Anvers), etc.; et
devant cette concurrence d'ambitions, on se demande avant tout si cette langue primitive n'est peut-être
pas éteinte, et si nous la connaissons encore. Voici comment Preiswerk résout cette question dans sa
grammaire hébraïque, Introduction, XX. «Nous devons admettre, dit-il, que l'ancienne langue des pieux
ancêtres du genre humain s'est conservée dans la famille d'Héber, fidèlement et indépendamment de la
confusion de langage des autres peuplades, et que la langue que nous connaissons sous le nom de langue
hébraïque remonte jusqu'aux premiers jours de l'humanité. Entre plusieurs raisons qui prouvent que
l'hébreu était la langue des patriarches, nous n'en citerons qu'une: c'est que les noms propres des
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