Aristobule, environ un siècle avant Christ, conquit et réunit à la Judée une partie considérable de l'Iturée,
dont il contraignit les habitants à se faire circoncire sous peine d'exil; mais bientôt les Ituréens passèrent
en Phénicie et se soumirent à Rome sous Pompée, tout en conservant des princes choisis du milieu d'eux.
Claude réunit plus tard l'Iturée à la Syrie.
L'Iturée tirait probablement son nom de Jétur, le dixième fils d'Ismaël, Genèse 25:15; 1 Chroniques 1:31;
cf. 5:19; et la position de ce pays sur les confins de l'Arabie justifie ce sentiment. Il paraîtrait alors que les
Ituréens auraient abandonné la pratique de la circoncision, puisque Aristobule dut la leur imposer de
nouveau, à moins qu'on n'entende qu'Aristobule les obligea à circoncire les enfants le huitième jour,
tandis que les Ismaélites ne le faisaient que dans la douzième ou quinzième année.
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IVOIRE.
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Les défenses d'éléphant, que les anciens prenaient pour des cornes, ont été connues en Europe et dans
l'Asie occidentale bien longtemps avant l'éléphant lui-même. L'ivoire est pour la première fois nommé
dans le Cantique des Cantiques, ou au Psaumes 45, suivant l'époque que l'on assigne à la composition de
ce psaume. Il est probable que Salomon, qui faisait le commerce des Indes, fut aussi le premier qui fit
connaître à la Judée l'ivoire et l'animal qui le donne, cf. 1 Rois 10:22; 2 Chroniques 9:21. Son troue était
d'ivoire incrusté d'or, 1 Rois 10:18; et l'on voit Achab, 22:39, employer l'ivoire à beaucoup d'autres usages
et ne l'épargner ni dans ses meubles ni dans ses appartements, cf. Apocalypse 18:12, et Amos 6:4. Les
marchands de Tyr poussèrent le luxe jusqu'à plaquer d'ivoire les bancs de leurs vaisseaux, si même ils
n'employèrent pas de l'ivoire massif. Ézéchiel 27:6; cf. 15. Dans ce dernier passage, le prophète appelle les
défenses de l'éléphant des cornes de dents, unissant ainsi l'apparence à la réalité.
— Voir: dans Harris,
plusieurs citations des auteurs profanes qui montrent combien cette substance a été connue et appréciée
des Grecs et des Romains, et comment on la travaillait.
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IVRAIE,
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le lolium temulentum de Linnée, herbe vénéneuse qui croît souvent en Orient au milieu des champs de
blé, d'orge ou d'avoine, Matthieu 13:25. Virgile l'appelle infelix lolium, Georg. 1, 153. Elle ressemble
beaucoup à l'orge, surtout quand elle est jeune. Ses grains sont cependant plus foncés, parfois jaunâtres,
allongés, plus épais à une extrémité et couverts de bourre. Mêlée avec du pain, l'ivraie est dangereuse
pour la santé, elle gâte l'estomac et porte à la tête; elle enivre, et c'est même de là que lui vient son nom,
comme peut-être en allemand celui de Tollkorn. Il n'en arrive pas moins que, vu la difficulté du triage, on
pétrit quelquefois l'ivraie avec le blé, lorsque la proportion du mauvais grain n'est pas considérable. Selon
quelques auteurs, l'ivraie ne serait qu'un blé dégénéré, susceptible même de redevenir froment, si elle est
semée en bonne terre.
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IZÉBEL,
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— Voir: Jésabel.
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