Page 457 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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avec violence l'instrument deux ou trois fois autour de sa tête, il lâche une des extrémités, et la pierre
s'élance de toute la force centrifuge qu'elle a acquise, force suffisante souvent pour percer de part en part
un casque ou un bouclier. Les Hébreux s'en servaient beaucoup, surtout pour les troupes légères, et les
Benjamites en particulier passaient pour fort habiles dans ce genre d'exercice, tellement qu'ils atteignaient
leur but, «à un cheveu près, sans le manquer», Juges 20:16. David frappa au front le géant qui faisait la
terreur d'Israël, 1 Samuel 17:49. Fugitif à Tsiklag, il vit arriver à son secours une troupe d'hommes habiles
à manier la fronde de la main droite et de la main gauche, 1 Chroniques 12:2. Enfin, Hosias comptait
parmi les armes de ses arsenaux un grand nombre d'arcs et de frondes, 2 Chroniques 26:14. Cf. encore 2
Rois 3:25.
— Les bergers se servaient aussi de la fronde pour éloigner de leurs troupeaux les bêtes des champs et
des forêts, 1 Samuel 17:40.
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FRONTEAUX,
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bandelettes de peau recouvertes de parchemin, que les Juifs de la dernière époque portaient sur le front
en guise d'amulettes;
— Voir: Phylactères.
C'était, pour ces malheureux formalistes, avoir ces commandements pour fronteau entre leurs yeux; mais
par le même principe ils eussent dû les écrire aussi sur leurs mains et sur leurs fronts. Sous ombre d'obéir
à la parole de Dieu, ils ne faisaient que se conformer aux superstitions orientales, et faisaient de ces petits
morceaux de parchemin des amulettes contre les maladies et les accidents, marchant de la manière la plus
opposée au but que s'était proposé le saint législateur.
— On avait su même en faire un petit article de luxe, que les dames portaient avec coquetterie, habiles à
faire ressortir la blancheur de leur front sans cacher la grandeur ou la forme de leurs yeux. Cette pratique
des fronteaux ne fut, au reste, connue que fort tard.
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FRUITS,
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— Voir: Jardins.
D'après la loi de Moïse, les fruits d'un arbre nouvellement planté étaient pendant les trois premières
années réputés impurs et appelés prépuces, Lévitique 19:23; on ne pouvait en manger. Le produit de la
quatrième année était offert en prémices à l'Éternel, et le Juif ne pouvait jouir du revenu de son arbre qu'à
partir de la cinquième année. Ces prescriptions étaient si religieusement observées chez les Juifs, qu'au
dire de quelques rabbins, on ne se serait pas seulement permis d'employer pour la teinture ou le
chauffage les écorces des noix et des grenades pendant les années défendues.
— On a voulu voir dans cette loi une simple mesure d'agriculture, et Michaélis rappelle qu'en effet les
jardiniers ont coutume de ne pas laisser porter de fruits aux arbres fruitiers pendant leurs premières
années, et d'abattre tous les bourgeons, afin de rendre l'arbre d'autant plus vigoureux et plus riche;
comme on coupe les cheveux des jeunes filles pour qu'ils croissent dans la suite plus forts et plus beaux.
Mais sans méconnaître entièrement la vérité de ce point de vue, il faut cependant voir plus haut. Le but
de l'Éternel était d'habituer son peuple à lui rapporter toutes choses, à se considérer comme simple
fermier de la terre, et il exigeait de lui les prémices de toute récolte et de tout produit; ce n'eût pas été lui
rendre hommage que de lui offrir les fruits débiles des premières années, et l'Hébreu devait lui présenter
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