Page 1048 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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extrême en provoque un autre; le bigotisme engendre l'incrédulité, et la foi est au milieu, au-dessus de
l'un et de l'autre.
Quant à leur doctrine, elle n'avait rien de positif. Ils rejetaient les traditions, ils niaient l'immortalité de
l'âme, la résurrection, les rétributions finales, l'existence des esprits, des anges, des démons, etc. Selon
eux, la providence divine n'entre pas dans tous les détails de la vie humaine, l'homme ne dépend que de
lui-même; on voit que c'est une irréligion complète que représentait cette secte. Le passage de Flavius
Josèphe, Archéol. 18, 1, 4, a fait croire qu'ils ne s'attachaient qu'aux cinq livres de Moïse, et qu'ils rejetaient
tous les autres livres de l'Ancien Testament; mais comme dans ce passage la foi est opposée aux
traditions, il est probable que Flavius Josèphe a voulu désigner tout l'Ancien Testament, la parole écrite,
par opposition à la tradition orale; c'est l'opinion d'Olshausen et de Winer, q.v. Il serait difficile, en effet,
de comprendre qu'en rejetant des livres aussi respectés des Juifs, et en se plaçant au niveau des
Samaritains quant à leur canon, ils eussent été admis à siéger au sanhédrin comme ils le faisaient, Actes
23:6, etc.
Les sadducéens étaient peu nombreux; ils se trouvaient presque exclusivement dans les hautes classes de
la société; c'étaient les riches et les puissants, ceux qui étaient contents de ce monde et qui n'en voulaient
pas d'autre; c'étaient les esprits forts, les incrédules, qui appartiennent à tous les temps, qui ont été
représentés au dernier siècle par l'Encyclopédie, et qui sont représentés de nos jours par les rationalistes
de cœur, dans toutes les classes et dans toutes les communions chrétiennes, par ces hommes incrédules,
légers, se moquant de tout, tels que toutes les paroisses en présentent un nombre plus ou moins grand. Il
est probable que la parabole de Lazare et du mauvais riche, Luc 16:19-31, avait spécialement cette secte en
vue. Les sadducéens, du reste, ne formaient pas un corps organisé comme les pharisiens; le bigotisme
peut avoir ses confréries, mais il n'y a pas de lien pour les incrédules; ils n'étaient unis que par une
identité de principes et de sentiments. Ils disparaissent de l'histoire après la destruction de Jérusalem.
Les ouvrages de Flavius Josèphe, Philon, Reland, Prideaux, Jahn, etc, renferment de nombreux détails sur
les sectes juives des pharisiens, des sadducéens et des esséens, et doivent être lus si l'on veut se faire une
idée exacte et complète de leurs doctrines et de leur histoire.
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SADOC,
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un des ancêtres de Joseph, nommé dans la généalogie de Matthieu 1:14; inconnu.
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SADRAC,
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Daniel 1:7, etc. Un des compagnons de Daniel. Son nom hébreu Hanania (grâce de Dieu, ou donné de
Dieu), fut changé en celui de Sadrac qui signifie, selon Bohlen, joyeux sur son chemin. Il eut de la joie en
ses voies, parce qu'il marcha fidèlement dans les commandements de Dieu. Son histoire est racontée à
l'article Abed-Négo.
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SAFRAN.
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C'est par ce mot que nos versions, et presque toutes les autres, ont traduit l'hébreu karkom, nommé avec
le nard et d'autres plantes aromatiques, Cantique 4:14. On a cru pouvoir entendre le karkom du curcuma
ou souchet, sorte de safran indien qui se divise en deux espèces, la longue et la ronde: l'analogie du nom
hébreu militerait en faveur de cette traduction. Les feuilles du curcuma sont lancéolées, d'un vert de mer:
la corolle a quatre feuilles; des cinq étamines quatre sont stériles; les racines sont charnues, genouillées,
intérieurement d'un jaune rouge, et bonnes pour la teinture: la graine est renfermée dans une espèce de
capsule à trois loges, à peu près ronde. Cette plante originaire des Indes pouvait être connue en Palestine.
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