Page 1047 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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le grave inconvénient de ne tenir aucun compte du sacrifice en lui-même, et du rituel qui l'entourait.
L'idée d'expiation, de substitution, ne peut donc pas nous paraître devoir être sacrifiée à d'aussi
insignifiantes théories, et les passages cités qui l'appuient, puisent, dans le Nouveau Testament, leur
dernière et complète justification. Un sacrifice expiatoire, une victime sans tache, offerte en lieu et place
des pécheurs, est venue prouver à ceux qui doutaient, que les sacrifices symboliques et typiques de
l'ancienne alliance avaient, en effet, une signification expiatoire, et que les victimes représentaient la mort
d'une victime, à la place de ceux qui avaient mérité et encouru la condamnation divine.
Les sacrifices du matin et du soir mentionnés Exode 29:38-42; Nombres 28:3-8; Esdras 3:5, étaient un
holocauste journalier de deux agneaux d'un an qui étaient offerts, l'un le matin, l'autre le soir, au nom du
peuple entier; ce sacrifice était continuel, et n'était supprimé ni les jours de sabbat, ni les jours de grandes
fêtes; lorsque d'autres sacrifices étaient présentés, celui-ci prenait place avant eux. Les rabbins ont fixé et
multiplié les cérémonies qui accompagnaient ce symbole important du culte juif, et ont fini par n'en plus
faire qu'une cérémonie; on voit même (Tamid. 3, 3) que dans le second temple une place particulière était
réservée à la partie nord-ouest du bâtiment comme étable des brebis destinées à ces sacrifices.
Quant aux offrandes de purifications, on en a parlé à l'article Pureté. Nous renvoyons de même aux
articles spéciaux sus-mentionnés, pour tout ce qu'il y aurait à dire encore sur les sacrifices hébreux, les
aspersions, libations, holocaustes, festins, etc.
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SADDUCÉENS,
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secte juive fréquemment mise en scène dans le Nouveau Testament comme hostile aux pharisiens, mais
se liguant avec eux dans une commune hostilité contre l'ennemi commun, Jésus-Christ, qui venait
renverser les superstitions des uns et l'incrédulité des autres, Matthieu 3:7; 16:1,6,12; 22:23; Luc 20:27;
Actes 4:1; 5:47; 23:7. Ils faisaient dériver leur nom de Tsadoc, disciple d'Antigone de Socho, et l'on prétend
que c'est la doctrine de ce dernier qui avait engagé Tsadoc à quitter son école et à se faire chef de secte.
Antigone, par un excès de spiritualité, en était venu à exagérer l'amour pur, ou du moins, s'il ne l'avait
pas exagéré, il l'avait présenté sous un faux jour: Travaillez, disait-il à ses disciples, travaillez non point
comme des serviteurs en vue des récompenses, mais obéissez à Dieu sans vue d'intérêt et sans espérer
aucune récompense de vos travaux; que la crainte du Seigneur soit sur vous. Tsadoc, dit-on, en conclut
fort à tort, qu'il n'y aurait pas de rétributions dans l'autre monde, par conséquent aussi pas de vie future.
Ce qu'on sait des rapports d'Antigone et de Tsadoc est au reste fort confus et ne semble pas justifier cette
origine des sadducéens; il est plus probable que ces sectaires, qui se seraient réunis d'une manière
beaucoup plus simple et par la seule sympathie de l'incrédulité, auront fini lorsqu'ils auront eu l'idée de
se constituer en confrérie, par rechercher un nom célèbre auquel ils pussent se rattacher, et qui pût leur
servir de base et de point d'appui; une parole de Tsadoc, interprétée d'une manière favorable à leur
système, aura servi de transition entre les fils et le père supposé.
— Les rabbins nous apprennent déjà dans le Talmud qu'Esdras avait ordonné que toutes les prières faites
au temple, finissent par la formule «aux siècles des siècles;» il l'aurait fait pour exprimer la foi dans la
parole divine qui nous enseigne qu'il y a un monde à venir, et pour protester ainsi publiquement contre
certaines doctrines qui tendaient à se glisser dans l'Église juive, renversant l'espérance d'un monde futur
et de l'éternité.
— Le mot hébreu tsaddik signifiant juste, quelques-uns ont pensé aussi que le nom de sadducéens
pouvait en dériver, et qu'ils avaient choisi les idées morales au lieu des idées religieuses pour leur
drapeau. Quoi qu'il en soit, il est probable que les sadducéens ont emprunté leurs principes aux idées
philosophiques qui se sont fait jour dans l'Asie antérieure depuis les conquêtes d'Alexandre le Grand;
l'existence de la secte des pharisiens a peut-être aussi contribué à provoquer celle des sadducéens; un
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