Page 473 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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comprendre aisément qu'il se soit jeté quelquefois dans les déserts qui entourent Canaan; d'ailleurs les
Israélites auront pu apprendre à le connaître pendant leur séjour en Égypte.
Quant au zémer,
— Voir: Chameaupard;
pour acko et yael,
— Voir: Chamois et Cerf.
Le yachmour, Deutéronome 14:5; 1 Rois 4:23, traduit par buffle, par bubalus, dans les Septante et la
Vulgate, est peut-être l'antilope bubalis, animal au poil roux, du genre de la gazelle, qui se trouve en Syrie
et sur les bords de l'Euphrate; on ne peut du reste pas le déterminer; quelques-uns pensent au daim, et
s'appuient sur l'analogie de l'arabe, qui est assez concluante en effet: leur bois solide et plein tombe
chaque année.
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GÉANTS.
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Tous les peuples tiennent à honneur d'avoir eu leurs géants, et rendent témoignage par leur accord à
l'existence d'hommes d'une taille considérablement au-dessus de la taille ordinaire actuelle. Depuis les
géants d'Homère, Othus, Éphialte, les Cyclopes et les Titans, jusqu'aux héros du Mexique et du Pérou,
aux genoux desquels atteignaient à peine la plupart des hommes de leur temps, il y a large place pour
bien d'autres géants encore, et l'on en connaît de toutes les mesures, depuis 10 pieds jusqu'à 60, 100, et
même au-delà: l'Inde en connaît même qui avaient plusieurs lieues de hauteur. Quoi qu'il en soit, de tous
les contes qui ont été recueillis, et qui se trouvent soigneusement consignés dans Calmet, y compris une
dent de 15 livres et un crâne qui contenait 15 boisseaux de blé, il est incontestable non seulement qu'il y a
eu des géants, mais même qu'il a existé des races, des familles de géants, et qu'en général les hommes des
premiers siècles de notre monde étaient bien plus grands qu'ils ne le sont aujourd'hui, sans toutefois
qu'on puisse établir pour la taille le même rapport qui existe entre l'ancienne et la nouvelle longévité.
Certains restes colossaux d'animaux qu'on trouve à la surface de la terre autorisent à croire qu'il existait
une race d'hommes proportionnée; et plusieurs monuments d'architecture sauvage, qu'on retrouve dans
différents pays, sont évidemment l'ouvrage d'hommes d'une taille et d'une force prodigieuse.
Il est parlé de géants avant le déluge, Genèse 6:4; mais on peut croire que l'idée fondamentale qui
s'attache à ce mot dans ce passage n'est pas celle de la grandeur corporelle, et qu'il faut, comme
ordinairement en hébreu, s'attacher au sens moral: la traduction littérale du mot nephilim, rendu par
géants, est «les déchus» (selon la tradition rabbinique les géants étaient tombés du ciel), «les réprouvés»;
d'après Schrœder, «les assaillants» (ceux qui tombent sur), c'est-à-dire «les disgraciés». La manière dont il
est parlé de ces géants dans le contexte semble indiquer qu'ils étaient issus des fils de Dieu et des filles
des hommes (— Voir: Enfants); du moins on peut l'entendre ainsi, comme on peut également ne voir
dans l'indication de Moïse qu'une parenthèse: si les géants sont identiques avec les puissants hommes de
renom, il y a plus d'unité dans la phrase, mais il serait singulier que le mariage des fils de Dieu avec les
filles des hommes n'eût produit que des géants, et l'on serait presque forcé, par cette supposition,
d'admettre chez les fils de Dieu quelque chose de surnaturel, de les regarder comme des êtres différents
des hommes. Le plus simple nous paraît, en conséquence, de regarder comme incidente la mention des
géants, de ne voir dans les fils de Dieu que des membres de la famille de Seth, se détournant de la vérité
et du culte du vrai Dieu pour suivre les idoles et s'abandonner aux passions de la chair, et les hommes
célèbres et puissants seraient les fils de ces mariages, qui auraient eu une influence d'autant plus
considérable qu'ils appartenaient à des familles différentes, à la race de Seth par leurs pères, à celle de
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