Page 474 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Caïn par leurs mères. Suivant Schrœder, le fait significatif de ce passage serait, non point l'existence de
géants (il y en avait déjà), mais leur production, leur naissance dans la famille de Seth.
(Dans Gen. 6:4, le mot nephilim signifie proprement «les disgraciés» et se rapporte à la lignée de Caïn qui avait été
bannie de la terre pour aller habiter dans le monde de Nod. Ils revinrent se mélanger avec les habitants de la Terre et
prirent des femmes pour engendrer des enfants dans une tentative de déjouer le plan de Dieu et forcer son bras à les
sauver. Tout semble indiquer que le gigantisme était l'état normal des choses à cette période, des plantes, des
animaux, et de l'homme. Que des géants se retrouvent après le déluge nous indique la forte probabilité que Noé et
ses fils étaient eux-mêmes des géants. Le gigantisme déclina rapidement après le déluge du fait que sa cause primaire
n’existait plus pour altérer la physionnomie de la nature, le champ d’attraction entre les corps célestes avait changé
subitement lors de la destruction d’une planète qui se trouvait entre Mars et Jupiter. Mais il fut plus tenace dans les
descendants de Cham, le dernier géant à être détruit semblerait être le célèbre Goliath qui fut tué par David.)
L'Écriture mentionne encore comme races géantes les Réphaïms et les Hanakins. Les Réphaïms (q.v.)
habitaient, avant l'arrivée des Israélites, les contrées transjourdaines de la Palestine; Hog, roi de Basan,
était un dernier reste de cette famille; il fut vaincu par Israël, Deutéronome 3:3,11; cf. Josué 12:4; 13:12: les
Émins, qui partageaient avec les Réphaïms une commune origine, habitaient le pays qui fut plus tard
celui de Moab, Deutéronome 2:10, et les Zamzummins, le pays de Hammon, 2:20. Les Hanakins, ou fils
de Hanak, Nombres 13:33; Deutéronome 9:2, étaient si grands, que les espions d'Israël déclarèrent qu'ils
n'étaient que des sauterelles auprès d'eux (on peut croire que la peur entrait pour quelque chose dans
l'hyperbole): leur stature était devenue proverbiale, et servait de mesure de comparaison, Deutéronome
2:10-11,21. Ils occupaient au temps de Moïse tout le pays depuis Hébron jusqu'aux montagnes de Juda et
d'Israël, Josué 11:21. Quoique vaincus et chassés, plusieurs d'entre eux reparurent plus tard dans l'histoire
des Hébreux,
— Voir: Goliath, 1 Samuel 17:4; 1 Chroniques 20:4,6,8;
mais ils se maintinrent toujours dans les quartiers des Philistins, à Gaza, Gath, Azot, etc. Josué 11:22.
On peut voir, par la comparaison de l'Écriture sainte avec les ouvrages profanes, combien la première se
distingue par sa sobriété et toute absence d'exagération dans ce qu'elle rapporte des géants; elle se
distingue encore en ce qu'elle signale comme une monstruosité, une dégénérescence, un fruit du péché
(l'union des Séthites et des Caïnites), ce que les païens regardaient comme une gloire; cf. Odyss. 10, 119,
suivant, Ænied. 12, 900. Juvénal 15, 69. Pline 7, 16. Augustin., De Civit. 15, 9, etc.
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GÉDÉON ou Jérubbahal,
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(destructeur), Juges 6-8; ou Jérubbahal, le cinquième des Juges d'Israël (1245 avant J.-C.), délivra son
peuple de l'oppression des Madianites. Ce chef, de la tribu de Manassé, battait le grain à Hophra avec son
père, lorsque l'ange de l'Éternel lui apparut et lui annonça que Dieu l'avait choisi pour juge. Il dut
commencer par détruire dans sa propre maison toutes les traces de l'idolâtrie qui avait envahi le pays. Les
tribus de Manassé, de Zabulon, d'Aser et de Nephthali, se réunissent sous ses ordres au nombre de 32,000
hommes contre une armée innombrable; mais l'armée d'Israël est trop nombreuse encore, et sur une
proclamation de Jéhovah qui permet à tous ceux qui sont timides de s'en retourner, cf. Deutéronome 20:1-
8, 22,000 quittent les rangs et s'en vont; 10,000 hommes restaient; c'était peu, pour Dieu c'était trop encore;
une nouvelle épreuve fut ordonnée, et la petite armée fui réduite à 300 hommes seulement: Gédéon les
divisa en trois bandes, et ne leur donna d'autres armes qu'une trompette et un flambeau; puis, au milieu
de la nuit, ils fondent sur le camp des Madianites qui s'enfuient et s'entre-tuent; ils passent le fleuve, où
plusieurs périssent sous les coups des Éphraïmites; Gédéon poursuit jusqu'à Hobah les 15,000 hommes
qui restent, les défait entièrement, et venge sur les deux chefs Zébah et Tsalmunah ses frères égorgés par
ces princes. Les Israélites lui offrent, à lui et à ses enfants après lui, la couronne royale, mais il la refuse et
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