encore une ville très considérable et bien fortifiée au temps de l'empereur Claude. Maintenant elle est
sans muraille, et ne compte que 2,000 habitants.
À l'époque dont il est parlé, Actes 8:26, Gaza n'était point déserte, quoiqu'un grand nombre de ses
habitants l'eussent abandonnée: plusieurs essais ont été faits pour expliquer ce qui paraît être une
inexactitude de l'historien; on a dit que ces mots sont une addition de lui, une détermination qu'il ajoute
aux discours de l'auge, et qui se trouvait être vraie au moment où Luc écrivait, tandis qu'elle ne l'était pas
à l'époque où la scène se passa; ou a voulu distinguer encore deux Gaza (Calmet), la petite, Majuma, qui
était fort peuplée, et la grande, qui l'était moins; d'autres ont dit que déserte doit s'entendre dans le sens
de démantelée, ayant perdu ses murs; c'est aller chercher bien loin ce qu'on a sous la main; d'après le
texte, le mot désert peut s'appliquer à la route aussi bien qu'à la ville, et, d'après le sens, il le doit; une
route nouvelle pouvait avoir été construite, laissant l'autre moins fréquentée; c'est cette dernière que
suivait l'eunuque d'Éthiopie, et l'apôtre devait l'y aller rejoindre.
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GAZELLE,
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gentil animal qui est nommé plusieurs fois dans la Bible comme symbole de la grâce, Cantique 2:9,17; 4:5,
quelquefois de la légèreté à la course, 2 Samuel 2:18; 1 Chroniques 12:8, ou de la fuite rapide, Proverbes
6:5; Ésaïe 13:14. L'adjuration au nom de la gazelle ou du chevreuil est fréquente en Orient, Cantique 2:7;
3:5. La gazelle proprement dite (hébreu tsebi, que nos versions traduisent ordinairement par daim), est
l'antilope dorcas de Linnée; c'est la plus commune; elle a un peu moins de 1 mètre de hauteur; ses cornes
ont près de 30 centimètres de long, elles portent des anneaux entiers à leur base, et ensuite des demi-
anneaux jusqu'à une petite distance de leur extrémité, qui est lisse et pointue; ces anneaux, dont on
compte douze ou treize, marquent les années de l'accroissement, les cornes sont en outre sillonnées
longitudinalement par de petites stries (Buffon); elles sont permanentes; ces caractères appartiennent en
propre aux gazelles: elles en ont d'autres en commun avec le chevreuil, et surtout avec la chèvre, dont la
gazelle est une variété: le poil est brun clair, tirant sur le blanc vers le ventre, aux pieds et sur le haut des
cuisses; les oreilles, d'un gris cendré, sont longues de 18 centimètres; les yeux, d'un noir brillant, sont
grands et pleins de feu; la queue, de 30 centimètres de long à peu près, est redressée; les jambes sont
fortes et solides, capables de faire des bonds de 2 à 3 mètres, et d'une vitesse incroyable. Cet animal se
trouve en Syrie, en Mésopotamie et dans les autres provinces du Levant, aussi bien qu'en Barbarie et dans
les parties septentrionales de l'Afrique; il vit par troupeaux de centaines et de milliers. Les Orientaux et
principalement les poètes, l'ont pris en grande affection, et ne manquent jamais de lui donner une place
dans leurs vers, quand ils célèbrent les belles et l'amour. La chair de la gazelle est d'un goût agréable; la
loi de Moïse en avait autorisé l'usage comme viande pure, Deutéronome 12:15,22; 14:5; 1 Rois 4:23.
Le nombre des espèces de gazelles est fort considérable, Buffon en comptait déjà treize: outre la tsebi,
l'Écriture parle encore de plusieurs autres, qu'il n'est pas possible de déterminer; le dischon,
Deutéronome 14:5, que nos versions rendent par chevreuil (Septante et Vulgate, pygargue), le même
probablement que le strepsicore et l'addace des anciens, et que le lidmée des Africains. Le nom de
pygargue signifie cul-blanc, et l'animal indiqué serait remarquable par ce signe, comme aussi par des
taches cendrées sur les côtes. D'après Buffon, ce serait l'algazel ou pasan, dit la gazelle d'Égypte, que les
traducteurs des Septante étaient en effet bien à même de connaître: elle est beaucoup plus grande que la
précédente et a le col rouge.
Le tho ou theo, Deutéronome 14:5; Ésaïe 51:20, traduit par bœuf sauvage: quelques-uns l'entendent du
buffalo; mais Aben Ezra assure qu'aucune espèce de bœuf sauvage ne se trouve en Palestine. Il parait
plus probable qu'il faut l'entendre, avec saint Jérôme, de l'oryx des Grecs, ou chèvre sauvage (le bekkar el
wash du Dr Schaw); l'oryx habite les solitudes de l'Afrique et les confins de l'Égypte, et l'on peut
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