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vu une pareille apostasie ; mais il ne s'était commis aucun péché semblable à
celui qu'on voit maintenant à la porte de la grande Babylone. C'est donc un
sujet de la plus grande importance pour quiconque vit dans l'Église de Rome,
pour quiconque aussi tourne ses regards, comme tant de personnes le font
aujourd'hui, vers la cité aux sept collines. Si quelqu'un peut prouver que le
pape ne prend pas toutes les prérogatives et ne porte pas en substance tous les
titres blasphématoires de cette bête Babylonienne qui fut blessée par l'épée et
qui vivait cependant ; si on peut montrer que la madone qui a été
dernièrement élevée d'un consentement unanime, n'est pas dans tous ses
points essentiels la même que l'image chaldéenne de 1a bête, alors on peut
mépriser la menace contenue dans ces paroles. Mais si on ne peut prouver ni
l'un ni l'autre (et je défie sur ces deux points l'examen le plus minutieux),
alors tous ceux qui se trouvent dans le sein de la papauté doivent trembler
devant une pareille menace. Puisse donc aujourd'hui plus que jamais la voix
divine, puisse la voix du plus tendre amour se faire entendre du trône éternel à
chaque disciple de la Babylone mystique :
"Sortez du milieu d'elle, mon
peuple, afin de ne point participer à ses péchés, et de ne point être frappé de
ses plaies !"
2° Mais si le crime et le danger sont si grands de ceux qui adhèrent à l'Église
Romaine et qui croient qu'elle est la seule Église où l'on puisse trouver le
salut, quel ne doit pas être le crime de ceux qui, professant le protestantisme,
soutiennent néanmoins la Babylone moderne ! La constitution anglaise
ordonne à la Reine de jurer avant qu'on ne lui ait mis la couronne sur la tête,
avant qu'elle ne puisse s'asseoir sur le trône, qu'elle croit que les doctrines
essentielles de Rome sont idolâtres. Toutes les églises de la Grande-Bretagne,
dotées ou non dotées, font d'une voix unanime la même déclaration. Toutes
proclament que le système de Rome est un système d'idolâtrie
blasphématoire. Et cependant les membres de ces églises soutiennent avec
l'argent protestant les écoles, les collèges, les chapelains de ce système
idolâtre ! Si le péché des Romains est grand, le péché des protestants qui
soutiennent un pareil système doit être dix fois plus grand.
Ce péché s'est aggravé d'une manière considérable pendant ces trois ou quatre
dernières années. Tandis que le roi d'Italie dans les états même de l'église (qui
étaient naguère les états du pape) a supprimé les monastères (et dans l'espace
de deux ans il n'en a pas été supprimé moins de cinquante-quatre et leurs
biens ont été confisqués), le gouvernement anglais a suivi une tactique